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Messaline
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 Article publié le 22 mai 2016.

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Voici le personnage féminin le plus sulfureux ou controversé, voici la figure la plus singulière de la période julio-claudienne, celle qui continue de faire débat, celle sur qui les historiens s’attardent encore pour tenter de se rapprocher de la réalité, la réalité objective.

L’empereur Claude ( 41-54 ) épouse Messaline en troisième noce, aux abords de la cinquantaine, tandis que la jeune fille ne possède que quatorze printemps. Le satire Juvénal donne maints détails sur les escapades hédonistes de cette jeune femme dans certains quartiers de Rome. Elle aime, tout d’abord, délaisser le lit conjugal sitôt son époux endormi, avant de cacher ses boucles noires sous une perruque blonde, revêtir une large cape et quitter le palais. Elle rejoint un lupanar assez lugubre où une cellule devient son espace privé, et c’est là que ... Lycisca prostitue son corps, offrant d’abord ses seins maintenu par un réseau d’or. Son commerce est des plus tendres auprès de quiconque peut la rétribuer. Lorsque l’heure de la fermeture approche, elle n’est toujours pas repue. Lors des compétitions organisées dans ces lupanars, révélant l’appétence sexuelle des différentes candidates, Messaline, ambitieuse, rivalise avec une prostituée pour finalement gagner les lauriers en s’acquittant de vingt copulations en vingt quatre heures.

Si un faisceau d’historiens parmi lesquels Suétone, Tacite, Dion Cassius et Pline s’accordent pour décrire une Messaline à la fois cruelle, intrigante et débauchée, il n’en faut pas moins tenir compte d’une autre interprétation contemporaine qui, sans excuser ses débordements, y voit plutôt les symptômes d’un satyriasis féminin caractérisé par des démangeaisons extrêmes, des douleurs auxquelles s’ajoutent, sans doute, des troubles mentaux, relevés par plusieurs médecins antiques. D’où une insatisfaction sexuelle permanente conduisant la première dame, de surcroît, à séduire ouvertement un jeune sénateur, Silius.

Non contente de jouer à la fille de joie, Messaline intrigue, souhaitant se marier avec ce jeune noble à l’esprit vif, un bel homme promis, de plus, à de hautes magistratures. Elle ne se cache pas pour accepter la main de Silius, et la nouvelle se répand rapidement jusqu’à Claude. Mis sur le fait accompli et obligé de réagir, il veut traduire sa femme en justice, ce qui conduit Narcisse à se charger de son exécution, car il craind trop la ruse et la force de persuasion de Messaline.

Ainsi s’achève le curriculum vitae fait de séduction, de liquide séminal et de sang d’une impératrice au prénom désormais adjectivé.

 

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