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Article publié le 29 mai 2016. oOo C’est un dédale de nombres et une galerie de portraits qui apparaissent dès lors qu’il s’agit de l’histoire de l’éros romain, de l’hédonisme d’une civilisation en mouvement permanent. Rome ressemble à une femme sauvage qui peu à peu se civilise pour créer ses propres codes, qu’elle modifie par la suite : de la louve à l’impératrice en passant par la matrone, ce sont toutes les castes ou catégories qui, un jour ou l’autre, découvrent les débordements de la chair. Les mobiles, à l’origine, sont de nature variée et ils évoluent au gré des siècles, avec leur mots phares tels que stratégie, ambition, liberté ou encore poésie. Oui, les écrivains latins, au début de l’Empire, aident les femmes à découvrir leur propre intimité, une liberté nouvelle à s’approprier pour simultanément changer leur statut et modifier leurs rapports avec les hommes. L’excès, l’excentricité et la facétie sont pleinement assumées, dans une société ou le dur labeur nécessite une égale décompression, où le pragmatisme ne se détache pas de l’art du spectacle. Rapidement, comme une traînée de poudre, les échos du palais se répandent dans la plèbe qui, de l’artisan au soldat, inventent des surnoms et des histoires sur ceux qui la gouvernent. Qu’ils soient illustres ou inconnus, masculins ou féminins, les personnages font l’Histoire, lui donnant une coloration individuelle ou collective, faisant et défaisant des réputations encore soumises à l’exactitude des faits, des réputations où le fantasme et la réalité sont inextricables. Des clichés, encore, oui, des images, vestiges d’architecture et de mouvements humains ... Comme ces quelques marches qui précèdent l’entrée d’un temple aux colonnes d’ordre dorique, ionique ou corinthien, des colonnes derrière lesquelles se dissimulent partiellement des colonnes de chair, oui, de longues cuisses largement dédrapées, le cou, lui, étant orné de bijoux, tandis que le regard aux longs sourcils demeure droit ou panoramique ... Comme cette enceinte monumentale où l’enthousiasme vocal se diffuse dans l’espace ovale, couvrant les regards et les gestes de séduction qui s’échangent ... se conformer à la poitrine, chuchoter à l’oreille, improviser un compliment ... jusqu’à provoquer le sourire ... Comme encore ce périmètre domestique chargé d’histoire, ce palais impérial où une haute silhouette féminine aux multiples étoffes se meut en toute liberté, opérant un quart de rotation vers l’espace privé, strictement privé, alors que les piliers, latéralement, continuent de défiler ... Et dehors, en haut, sur la célèbre colonne, sur le Palatin, se déroulent des fêtes qui dureront au moins jusqu’au petit matin ... confondant la nuit et le jour, le jour et la nuit ... dans une atmosphère dominée et dominée encore par ... le mont de Vénus ... ***** SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES 1." Eros romain. Sexe et morale dans l’ancienne Rome " par Jean-Noël Robert, Les Belles Lettres, 1997 SOURCES CINEMATOGRAPHIQUES 1. " Caligula " de Tinto Brass, 1980 |
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