A l’intérieur d’un espace-temps où des voix multiples s’entremêlent, créant un vague bruit de fond, un homme est en train de jouer au solitaire.
Après avoir déambulé parmi les personnages, le Narrateur s’est installé, rivé à une table qui lui propose de jouer sa vie, par le biais d’un jeu ancien, si ancien qu’il est impossible de le dater.
Les circonférences reposent à l’intérieur d’une plus grande circonférence, dans une statique esthétique, maintenant rompue par les mouvements de la main qui obéit à la décision, qui succède à une autre ...
De la sorte, le nombre d’éléments initialement présents ne fait que diminuer sous l’effet de la prudence qui devient légère, sans pour autant céder à ce qui serait de l’ordre de l’euphorie.
Le cursus s’étoffe, tandis que sont évités les pièges, et les obstacles surmontés.
La musique vocale devient atone, maintenant, oui, c’est le silence qui domine, un silence qui accompagne la suite de gestes toujours précis, tandis que l’oeuvre avance, que la mécanique narrative ou textuelle du Narrateur continue de faire son oeuvre, inlassablement, au sein d’une liberté totale qui produit une sorte d’extase ou d’ivresse permanente.
L’écrit seul semble compter, marque indélébile d’une pensée matérielle qui se confond avec le réel. La toute-puissance littéraire avance, paisible, dans un monde en ruine, les cercles devevant de moins en moins nombreux, jusqu’à ne plus être que quelques-uns.
La marque du verbe, sa sculpture épaissit la noblesse du silence, au sein d’un arrière-fond sonore totalement atone.
Plus une seule circonférence n’est là, devant, posée. L’oeuvre du Narrateur semble achevée, désignant ainsi l’ultime vainqueur.
Littérature ?