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 Article publié le 3 avril 2022.

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« Au nom du vécu, de la vision et du style ». S.P

Sans doute les paramètres essentiels à l’élaboration des chefs d’oeuvre littéraires sont de trois ordres : la trajectoire de l’auteur, sa vision du monde et son travail de la langue.
Il n’est pas nécessaire de vivre de grands événements historiques pour être un grand écrivain. Marcel Proust en est un parfait exemple, s’appuyant sur une infinité de réminiscences issues de son observation des autres et de menus détails du quotidien qui, par le biais de la fiction, prennent toute leur démesure afin d’ériger le réel. Charles Bukowski aussi, dont la vie fut à l’écart des soubresauts de l’histoire américaine, sans en être dupe. Sans le moindre militantisme ou engagement classique.
Il faut avoir un vécu, que ce passé et présent fassent écho à travers les mots, qu’ils aient une densité suffisamment importante pour être ressentie dans la prose. En d’autres mots, que l’auteur lui-même soit capable de restituer la quintessence de sa vie.
La perception de son propre vécu, voilà ce qui compte.
Et qui conduit, ensuite, à ce que l’on appelle une vision du monde.
Tout grand écrivain possède sa vision du monde, parfois même une nouvelle vision du monde.
L’oeuvre d’Alain Robbe-Grillet le démontre à merveille, bâtie sur une structure narrative ouverte à l’intérieur de laquelle de multiples thèmes s’entrecroisent.
Le Nouveau roman, c’est le Nouveau réalisme.
Toute littérature nouvelle, toute régénération de la littérature annonce un homme nouveau, un réalisme inédit : la vie, en effet, n’est qu’incertitudes et ouvertures, n’est que tâtonnements qui finissent par trouver une certaine unité. Les genres, les formes narratives ne peuvent survivre à la spéculation intellectuelle, à l’évolution de l’Histoire. Les sensations, les émotions, la réflexion sont sans cesse transformées par la littérature qui participe aux mutations de la civilisation.
C’est dans sa langue maternelle que l’auteur édifie son œuvre, après avoir franchi trois étapes : la connaissance ou l’apprentissage de sa langue, l’écriture, l’acquisition d’un style.
Cette dernière étape est la plus difficile, signifiant que l’auteur est immédiatement reconnaissable par son langage qui se confond avec le métalangage. L’écrivain invente en quelque sorte une langue étrangère ou un nouveau langage à partir de son propre style. Nous sommes alors en présence de la radicalité stylistique qui donne un sens nouveau aux choses.
Le métalangage apparaît comme le résultat suprême et indépassable du style, procédant conjointement à la métamorphose de ce dernier.
C’est la découverte d’un monde nouveau.

Le vécu, c’est le matériau.
La vision, la puissance.
Le style, l’aboutissement ou le résultat d’un long travail d’écriture.

De là, le style contient le vécu et la vision. Il est tout...

 

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