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Courant et contre-courant
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 Article publié le 22 septembre 2013.

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 Il paraît que je suis à contre-courant.

 Certaines langues, certains regards considèrent que ma prose ou littérature n’est absolument pas dans le sens du courant.
 Le détail – et non des moindres – c’est que, posté d’où je suis, c’est-à-dire devant une page blanche, devant un écran, dans un livre, dans un échange téléphonique ou en interaction directe bref, dans la littérature, je ne vois pas de courant.
 Je n’aperçois ou n’entraperçois nulle part ce courant.
 Ledit courant.
 Alors ? … Le néant ou le sable … est-ce le courant ?
 Lorsque je marche sur la grève, là, je vois bien la différente nature des matières, des éléments. Et un peu plus loin, vers le large, effectivement, il y a du courant. Le courant, au loin, est mouvant.
 Cette observation de départ me ramène, non pas du large à la grève, mais aux soi-disant attentes du lecteur. Le lecteur attendrait ceci, le lecteur attendrait cela …
 Que nenni.
 Il a, certes, des habitudes. Notamment celle du roman en tant que genre, et de l’histoire ( personnages, intrigue, épilogue ) comme structure ou schéma narratif. Mais j’espère, ici, avec mes propres réflexes, faire grincer quelques lecteurs intelligents ( pléonasme ? ), repoussant vigoureusement mes remarques pour soutenir, au contraire, une littérature expérimentale ou, tout simplement, en train de se faire, et dont le souci principal, simplissime en somme, est le développement narratif à travers une forme aussi précise que possible.
 Marcel Proust, en son temps, avait souligné le poids des habitudes, notamment leur extrême ténacité.
 De mon point de vue, le lecteur n’attend rien. Absolument rien. Et l’écrivain que je suis ne pense jamais à lui lorsqu’il écrit.
 Il paraît que certains auteurs apportent ce que l’on appelle de l’espérance. Ce mot, aussitôt écrit, me fait penser aux correspondances de Charles Bukowski. Dans les années 60, à peine publié, il reçoit régulièrement du courrier de la part de ses lecteurs, quelques-uns lui étant reconnaissants de lui avoir sauvé la vie. Et lui de se dire : tout cela est très chaleureux mais en attendant … qui va payer mes factures ?
 En revanche, étant donné que le lecteur et l’auteur sont issus ou engendrés par le même monde, ils ne sont pas complètement différents l’un de l’autre. Ma prose peut donc trouver grâce aux yeux et au cortex du lecteur pour des raisons qui lui sont propres. A condition, je crois, qu’il fasse un petit effort, qu’il ait envie de lire et de découvrir, qu’il ne craigne pas de quelque peu se remettre en question. En résumé, l’attitude inverse de l’expression « prendre un lecteur par la main » …

 

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