Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
  
L'interview
Navigation
[E-mail]
 Article publié le 20 avril 2014.

oOo

Cet anglicisme recèle de savoureux moments littéraires, parfois devenus cultes. Ses différentes formes – articles de presse, émission radiophonique, télévision – offrent autant d’angles d’approche différents. Elles sont de surcroît révélatrices de la personnalité de l’auteur en question.

En 1978, le style bukowskien dynamite le rythme cathodique. Tour à tour précis, clair, joueur, frondeur et bouffon, monsieur Chinaski attire l’attention et amuse la galerie, face à un Bernard Pivot habitué à contenir les égo. Des propos sur son parcours, sur la littérature, puis, au fil de l’émission, un exquis délitement semble l’envahir, sans doute accentué par les quelques bouteilles de vin amenées sur le plateau ...et consommées à même le goulot. Il interrompt volontiers, marmonne … et laisse glisser sa main sur les cuisses de sa collègue ou consoeur. Diable ! Le géniteur des « Contes de la folie ordinaire » , volontiers lutineur à l’occasion, est sermonné par le maître de cérémonie … avant de saluer l’assistance et quitter le plateau.

Alain Robbe-Grillet, quant à lui, est régulièrement invité, et c’est en bretteur qu’il apparaît, bien souvent au milieu d’écrivains académiques. Il pourfend inlassablement la petite histoire ou la narration classique, mêlant parfois le geste à la parole, comme pour tenter d’éloigner définitivement les vieux fantômes dix-neuviémistes. L’humour, l’érudition et la pédagogie s’entrecroisent harmonieusement dans son propos toujours dynamique et ouvert, fait d’amusement et de conviction. Oui, Alain Robbe-Grillet diffuse une conviction joyeuse … et lorsqu’il entend des propos révoltants, il saisit le livre de son « ennemi » et le frappe à plusieurs reprises sur la table, comme si cet anathème gestuel pouvait faire disparaître son contenu, la sempiternelle « petite histoire » …

Albert Camus, dans les années 50, affiche une posture tout autre : posé, calme, précis, il parle de littérature et de son travail en artiste éclairé, fortement structuré, et la quiétude du ton n’en contient pas moins un savant dosage de souplesse et de détermination. Chez l’auteur de « L’Etranger », tout ou presque passe par la voix qui diffuse tantôt de l’ironie, tantôt du savoir, tantôt une impression aussi nette que la lumière, révélant une appétence pour la chose littéraire à peine contenue. Enfin, dans chacune de ses phrases, l’on entend la présence constante de l’humilité et de l’ambition qui se suivent sans cesse, comme deux ombres jumelles et symétriques, deux sœurs inséparables synonyme d’équilibre.

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -