Si c’était quelque part,
ce serait au sol.
Si c’était sur le sol,
ça emprunterait une forme
d’arbre (ce ne serait pas un arbre)
et une teinte iridescente
se manifesterait peut-être,
d’une verdeur masquée, que rien
ne compromet (ou ne compromettrait).
Si cette verdeur amorphe pliait
l’arbre qui n’est pas un arbre pour en faire
un arc qui ne serait pas "réellement" une arme,
alors il y aurait comme une panique
dans les branchages sémiotiques
et tout déclinerait alors.
À commencer par le sommeil de l’aube
(l’heure aux pires accidents, tu sais ?)
mais aussi l’oraison, le précipice jardinal
qu’on a creusé à cet endroit.
Quelque chose soufflerait la peur
de l’obscurcissement cauchemardesque
à l’aube, à l’aide, au ciel et au secours,
au secours. Tu étranglerais grotesquement
le tronc de l’arbre qui n’est pas un cou
comme l’arbre n’était pas un arbre...
Souviens-toi : tu délirais.
Des voix entreprenaient le sol
pour les convaincre de magie (la mort
est une opération magique ratée ici).
Et toi, le cauchemar (c’est toi), tu serais
"le réel avéré". Toc, toc. Une fumée verdâtre
qui n’alertera personne pourtant.
Il reste ce qui glisse : le non-
arbre qui n’est pas un arc, pas une arme
ni une rame blessée d’embarcation
restée à même l’herbe. Toi, rêvant
aux caresses de l’herbe, ondoyantes
et obscènes. Bien trop hautes, alors
que tu ne cherchais pas à te cacher.
Ce serait un retour sans chemin, crois-moi.
Tes bras ne pourraient pas le repousser.