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![]() oOo J’attends de m’entretenir avec une plante ou une roue de vélo pour répondre à la question ayant trait à la réalité. La poésie est d’abord s’entretenir avec les choses qu’on appelle pensées. Avec la plante je voudrais m’entretenir de la forêt qui compose ma vie. Avec la roue m’entretenir des routes que ma vie a prises. Routes qui ont repris leur qualité de roues. Ma fenêtre me ferme ou m’ouvre pluie ou vent. Ce sont les choses qui sont ce moi qui parle vie et qui dit pluie ou vent ou soleil ou qu’est-ce. Ce sont les choses qui pensent ce moi qui dit je pense murs ou haie ou chambre ou lit. Les merveilleux nuages du poète sont de merveilleux placards où serrer les pensées qui sont d’autres nuages. Quand je plie mon couteau je plie une pensée qui rejoindra quelque tiroir vertigineux. Les verres du comptoir et l’odeur du café s’accrochent à ce moi au comptoir de cette âme accoudée au comptoir. Dehors c’est un hiver qui se transforme en froid en moi en perce-neige. La profondeur de la pensée est ce qui frôle le pavé le vent les mots les feuilles les grilles des arbres. Et les jambes des femmes se prennent à mon cou vers cette nudité qui saisit la pensée. Je dois penser à arroser mon géranium sur mon balcon qui est : penser à nous parler d’impérissables choses lorsque vient un fragment de ma bibliothèque se planter en moi « arroseur arrosé ».
Le début était-il l’expérience des choses « fictives » ?
Gottfried Benn ( le Ptoléméen) |
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