|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 31 janvier 2016. oOo La femme ouvre la porte et sort porte fermée. La porte reste seule et c’est la femme. La porte est le seuil de la femme qui s’est refermée. La porte s’ouvrira on l’attendra longtemps. La porte est cette femme et l’arbre pris dedans qui est son paysage où attendre le temps. La porte s’ouvre sur son bois son lourd silence de ventre sa force de corset brutal et de surplis. La porte est épaulée par le vent sans épaule et les regards volés à l’épaule de chair qui grince sur les gonds de sa disparition. La porte est le radeau médusé de la prose qui s’ouvre fermée à l’absence de femme qui porte plus loin que les mots de la mer. La porte est la largesse en deuil et la promesse est l’âme de la ville en proie à ses naufrages les plus désirés les moins à la portée. La porte se referme pour une ouverture à laquelle aspirer comme l’algue à la lune. Comme l’aile à la robe du ciel angulé par le nombre sans nombre de la vague nue qui résume le fond. La femme est porte ouverte et ventre de la mer de l’arbre qui a pris le seuil pour sa contrée ses seins ses cuisses lentes à s’ouvrir portées par la réalité des rêves journaliers. Journaliers comme l’est notre sol journalier qui sonne aux portes et flotte comme bois de lit. On attendra venir la ville aux jambes nues et aux seins révoltants pousser la porte close. Pousser cette porte sur l’algue du seuil qui apparait genoux visage seins et dents où les yeux récidivent. Où la porte est la somme.
La porte se ferme sur l’idole de plomb
Robert Desnos |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |