Les arbres se taisent dans la vitre

la tête cherche un visage

dans le bruit des moteurs des voitures

on attend que les pas résonnent parallèles

à ce rien qui se dit

sa comète s’arrête sans tomber de ce ciel écrit

sans casser cette vitre qui est le visage

attendu reconnu

les arbres se sont tus sur la ligne de crête

et dans le cratère mendiant de la vitre

il y a le reflet de la chambre et le blanc

des draps amoncelés

et la voix qui s’enroue dans les voix

sur la peau des moteurs

le haha de la vitre où gisent les rideaux

si réels qui rayonnent

de leur manufacture et cachent le visage

que peut-être il faut voir

----------- à travers la matière ouvragée :

les arbres stylisés et les paons orgueilleux

de leur artisanat

…Pareil au mot de passe du temps qu’il fait ce matin

Michel Deguy