rose l’imaginaire

I

intérieur vagissement

remue une boue au bord

présence privée de nom

dénude un tranchant

blessure du fruit engendre

muet mouvement

impulsion la voix

borne la langue fond blanc

*

plage de rumeurs

échiquier de mots

page dormante

béante implorant

l’insecte incise

rythme la berceuse

pesée de mots

la gorge déglutit

du silence

la source

*

tremblante l’absente pierre

de feuille en feuille délogée

l’histoire ouvre une fenêtre

qu’affichent des panneaux de bois

l’œil regarde la main fouille

la cendre qu’emporte le torrent

*

II

les chemins indiquaient les quatre directions

dans les terrains où l’on enfonce

la voix relie les espaces

quel cadastre dresser

elle obéit à l’élan

embrasse le flot

*

neigent les branches de l’hiver

corps sous les draps ensevelis dans des rêves

émus du ressac

mains enlacées au sable du regard

chair emportée par son cours

entre les arches darde une lumière d’écailles

*

les roses rouges s’ouvrent

la racine sourit

au puits descend le seau

un cercle noir découpe ses eaux

les ombres veillent

la victime offerte

semence de printemps

mémoire d’un hiver

le corps soudain ouvre

tu te retournes rythme

*

III

tu tournes dans le soleil

silhouette aux herbes mêlée

la cavité résonne

de saveur empreinte

je tresse une corbeille

les fruits attendent

*

tu me traverses

remue la vase où je repose

les yeux retiennent

la buée dans les veines

la parole remise

la convoitise de la louve

*

saisit la nuque

langue souffle battant

dans la tourbe d’amour

l’arbre du temps

***