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Article publié le 12 juillet 2006. oOo 1 L’ange mûrit doucement Au revers de la nuit
Un ange parfois suffi A réveiller le printemps
L’ange déjà s’éloigne Il reste un bruite de pas
Un portable trompette Dans la rue voisine
2
Pardonne ma boiterie, Mon ange, Ce monde nous va mal, Nous n’en n’aurons pas d’autre. Pardonne mon silence Tissé de mots trop pauvres, Pardonne mon impatience Mais j’appartiens au temps ; Lui seul te donne corps.
3 De l’ange Bien peu nous sépare, Eternellement : Un battement du cœur, Le souffle de la brise Au matin Sur les braises du jardin Prêtes à refleurir Pour consumer le temps.
4 Lorsqu’il parle, L’ange donne Exactement aux mots La forme de sa voix, Endort sa grammaire Et l’écoute rêver. Chez l’ange la musique Est concrète, Surprise à fleur de vie.
5 Mon ange tu sais La langue des anges Si subtile que les mots A peine l’effleurent Et souvent l’égarent, La langue paysagée des anges. Parfois la mort te parle Doucement tu l’écoutes c’est Presque un chant puis Tu souris et reviens Prêter ton visage au verbe.
6 Comment nommer L’ange : gabriel Michel Raphaël Mephistopheles ? Toujours Il s’efface et renaît Dans l’incertain du sens Vivant infiniment comme La mauvaise herbe au soleil. L’ange disparaît, puis La lumière et nous Restons seuls face au rêve trop grand.
7 Je ne saurais mon ange T’appeler ange sans sourire Ni me moquer un peu Le sérieux chasserait l’ange En toi qui déploie ses ailes Pour profiter du soleil Lorsque tu te crois seule. Tu ris trop lucide Et trop pure pour crois Au anges mon ange Et surtout à ta nature, A ton sexe angélique.
8 L’ange incandescente Surprise Au bain, riant de ses compagnes Comme Pour un tableau mythologique Consume L’œil ouvert du rêveur ; L’ange, ou la déesse, Entrevue près de l’arbre A la source des contes
9 (Parfois, au milieu d’un poème, je m’interromps le temps d’interroger la nuit. Mon amie, crois tu que je croie aux anges ? Aux anges célestes ? Aux grands oiseaux des rêves ? A celle, très humaine sans doute, que j’appelle en souriant mon ange ? Pourquoi mêler ma voix au choeur confit des dévots et des saints ? Je me souviens d’anges très doux en marge de l’ombre, d’un ange grave aux ailes d’arc-en-ciel, j’écris mon ange à demi rêvée... Parfois la nuit me répond : l’ange est trop belle pour mes étoiles, trop nécessaire pour qu’on l’abandonne à la rouille des mots ; nous ne saurions sans elle envisager l’inconnue qui seule nous justifie.)
10 A Gilles des Antares
Un ange est tombé ce matin Fasciné par la mort. Un ange insolent du ciel bleu, Satimbanque aviateur, Tagueur de l’infini. Tombé Fauché comme un bouquet de roses Offert aux dieux obscurs De nos opéras sans retour.
11 Je t’aime, mon ange Pour ce que tu n’est pas, Devant quoi tu t’effaces : Pour notre inquiétude, Pour ta joie messagère, Tes visages tes voix Pour ce qui nous sépare, Te déchire et nous blesse En nos métamorphoses.
12 Depuis près de mille ans l’ange Sourit, immobile, au soleil, Sans désir, parole fidèle Au geste aventureux du sculpteur Epris d’Espérance, qui lâcha Sa joie d’être pour l’incertain Sourire d’une pierre fendue. Je t’aime Pourtant mon ange, carnassière Et terrestre. Je t’aime et veux croire Au signe en toi qui m’arrache au temps. |
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