En suspension les grêles,
Grains d’orge un instant furieux
Pondus par le ciel noir d’orage
Couleur d’orage, ta peau,
Amour
Tes veines bleues comme autant d’éclairs
Zèbrent ton ciel
Douces caresses en amont de tes iles
Là où repoussent le chiendent
De tes amours
Tes terres intérieures
Tes vices et tes vertus
Tes chemins nombreux
Tes accolades avec le néant
C’est bien autre chose
Un secret déambule dans tes pupilles
Saute d’oreille en oreille
Trébuche sur les rides naissantes de ton front
Divague sur tes lèvres fines
Murmures gras et souples dans les hautes branches
Du chêne atteint de myopie
C’était sous ton nez
Et tu n’as rien vu,
Fier arbre
Mais d’en-deçà montent les sèves
Qui te nourrissent
Entre terre et ciel,
Toi et tes semblables
Et les frênes et les aulnes nombreux
La rivière dort encore ce matin,
Le clapotis d’une barque se fait entendre,
L’extraie doucement de sa torpeur embrumée
La rameuse souque lentement, plonge les rames
Dans l’eau blanche
Petits remous noirs dessinent des ondes
Jean-Michel Guyot
11 juillet 2017