Ma plume a tendu le papier
Et elle l’a déchiré
Marquant le point final
D’un geste magistral
Au gré des lignes
J’ai su rester digne
Pour que le temps assassin
Ne laisse mes écrits vains
Ô, muse éthérée
De lune diaprée
Foudroie mon âme
Afin que je me pâme
En bannis l’inanition
Et de mes idées la perdition
Fais en mon fer de lance
Pour que dans l’obscurité j’avance
Je salue ta suprématie
Au royaume des maudits
Qui comme moi s’évertuent
A faire des mots une vertu
Et si jamais le petit jour
Prend le pas sur le velours
Tendu à mes carreaux
Avant que je n’aie trouvé les mots
Pour décrire mes émotions
Avec dévotion
Je ne serai jamais
Par l’aube inspiré
Car j’ai trempé ma plume
Dans un filet de brume
Pour décrire la noirceur
Qui habite mon cœur…