Dire la disparition des choses. L’ombre des choses. Leur vague souvenir. La peindre autant que faire autant que dire est mieux encore. La faire voir durablement cette disparition de la chose autre chose. Une pupille acide citron dos courbé sur du jaune étalé. Disparition est là présentement. Est là instant qui dure mêmement. La dire n’est instant qu’évoqué donc changé. Peindre la chose est autrement la chose et son tout autre instant. Le même à chaque instant. Par exemple la chaise la dire est ouvrir le dossier de son siège assiégé par les mots est sa disparition. La peindre est paysage ou gare et sa chasuble de sentir son aise au milieu de son sens. Et de tous les possibles devant quoi s’assoir. Peindre est à chaque instant le même instant posé. L’autre et la seule chaise posée devant soi pour assoir sa pensée en marchant regardant dans sa prairie ou son dossier peuplé de belles meurtrières et d’anciennes dentelles. En fait têtières nues comme des roues à aubes et picrocholines. Peintures n’est pas un repos sur image de chaise mais un chassé-croisé dans notre désertion perpétuelle et Ravie.

Commencer une chose que chacun peut voir commencer, c’est quelque chose. Une chaise puis la chaise, c’est quelque chose.

Gertrude Stein