Au soleil

Non sous le soleil

Les eaux jetées

 

Fontaine s’engouffre dans l’azur

Emporte un flot d’écume nacrée

 

Longue chevelure rousse bouclée baigne dans les eaux de la vasque,

Un front émerge, puis yeux, nez, bouche et menton se profilent au raz de l’eau

 

Large sourire espiègle de la belle plane un bref instant sur les eaux,

Lèvres orangées, yeux verts rivalisent d’attrait

 

Ondes de fraîcheur, ample mouvement de la belle qui se hisse hors de l’eau

Pour toute vêture le satin des eaux lustrales

 

Au soleil brûlant perles d’eau brillent sur sa peau satinée

Je revois alors ta chevelure blonde qui frissonnait dans le vent

 

La colline toute proche frémit d’aise à ta pensée, j’y coule encore des jours heureux

Parmi la garrigue, air tremble, je vacille puis reprends mon ascension vers la cime venteuse

 

Un instant pensée m’absente, fait retour dans la rousseur du jour échevelé

Les cuisses sont fermes, les seins saillants à ravir

 

Image sur image font un monde tout en plis et replis,

Rubans de soie safranée retombent-ondulent sur les épaules nues

 

Colline bientôt s’essouffle, appelle à la rescousse la fontaine bleue

Une croix foudroyée-calcinée lorgne vers le Nord in weiter Ferne, so nah

 

Diane en Arles est de retour le temps d’un souffle d’air chaud,

Me hisse sur les épaules du vent

 

La belle gravit la colline lentement, emporte dans ses yeux les eaux

Sueur perle à son front déjà, jambes fermes tressaillent

 

A l’approche du sommet, roches blanches aveuglantes se profilent

Emporte la vision vers les eaux jetées au soleil brûlant

 

Jean-Michel Guyot

1^er Mars 2019