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MA SCIE

Ma scie
Nous attroupons des gobeurs d’œufs
Des frapes qui ne se soucient
Pas de mon sort de galvaudeux
Ma scie
Coupe mon désespoir en deux

Ma scie
J’écoule des colifichets
Et des bijoux de fantaisie
Pour ne plus vivre à tes crochets
Ma scie
Que serais-je sans ton archet

Ma scie
Tes pleurs tes tranches de chagrin
Et tes morceaux de poésie
Embarqueraient tous les marins
Ma scie
Quand tu t’entiches d’un crincrin

Ma scie
J’ai peine à suivre ton saxo-
phone friand de facéties
De javas et de curaçao
Ma scie
As-tu pitié de mes vieux os

Ma scie
Je grinche avec maestria
Les rues sont pleines de messies
Le temps de l’ave Maria
Ma scie
Tu vibres comme une aria

Ma scie
Les muses s’enjouent quand je chois
Que ne les ai-je raccourcies
Ou pilées comme des anchois
Ma scie
Je n’ai que l’embarras du choix

Ma scie
Découpe-nous des horizons
Rends-nous l’enfer la frénésie
Le fou rire et la déraison
Ma scie
Nous sommes toujours de saison

Ma scie
Rabâche à ton vieux prétendant
Le doux air qui le rassasie
L’air qui comme un bonbon fondant
Ma scie
Lui colle au cœur lui colle aux dents

Ma scie
Les amoureux n’échappent pas
A la moqueuse jalousie
Qui saute et chante sur leurs pas
Ma scie
Au diable les mea culpa

Ma scie
Je donne mes mains à couper
Si la cruelle Anastasie
A sa table m’offre un souper
Ma scie
Comment devrai-je me nipper

Ma scie
C’est toujours la même chanson
Toujours les mêmes arguties
Les filles charment les garçons
Ma scie
La terre tourne nous passons

Ma scie
Nous attroupons des gobeurs d’œufs
Des frapes qui ne se soucient
Pas de mon sort de galvaudeux
Ma scie
Coupe mon désespoir en deux