Plus de serments sous les tonnelles
Mon prince froide est la vêprée
Où s’assoupissent les cyprès
Figés comme des sentinelles
O mes cyprès par les hivers
Soyez de mon coeur le couvert
Comme une armée sur notre terre
Vous résistez au vieux Mistral
Qui fait des siennes magistral
Sur nos champeaux et nos parterres
O mes cyprès par les gros temps
Soyez nos rudes combattants
Au crépuscule où rien ne bouge
Vous flamboyez silencieux
Titanesques sous les grands cieux
Attifés d’azur et de rouge
O mes cyprès si noirs si beaux
Soyez de mes nuits les flambeaux
Un jour je sais à votre souche
Les yeux fermés à tout dessein
Et la vermine sur mon sein
Je dormirai sur l’aigre couche
O mes cyprès sur mon tombeau
Laissez s’abattre les corbeaux
Robert VITTON, 1968
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