C’est en 1982 que j’ai vécu ma première relation intime avec la littérature, la création littéraire pour être plus précis.

 L’espace est grand, il s’agit d’une pièce polyvalente, plus ou moins consacrée à la détente ou l’étude.

 Sur le long rectangle, maintenant, je suis en train d’écrire ma première, ma toute première fiction qui prendra une texture poétique.

 Cette brève fiction, en vers libres, porte un titre.

 Papillon.

  Je suis seul avec le lépidoptère que je dessine de ma plume de petit d’homme.

 La page écrite, je pense à l’une des amies de mes parents à qui j’offrirai ce précieux présent.

 C’est quatre ans plus tard, au lycée, que se produit la révélation, comme je l’expose à la radio en 2022 (Stéphane Pucheu – le Cavalier sur Radio Bulle, « espace panoramique occidental », RAL’M), une véritable onde sismique qui se répète pour me propulser dans le monde de la création. Cette déflagration est synonyme d’énergie pure, qui me conduit à écrire. A bâtir un monde du début à la fin, de a à z.

 A bâtir le monde.

 Puis, en 1987, j’écris ma première nouvelle, découvrant alors la prose. Elle aussi porte un titre.

 A l’opéra.

  En presque huit pages, une rencontre entre un homme et une femme lors d’un concert de musique classique.

 Places contiguës.

 Début de conversation initié par le monsieur, juste avant la représentation.

 Poursuite de la discussion dans une brasserie après le concert, non loin de l’enceinte.

 Complicité.

 Ellipse temporelle qui conduit à une estimation des plus subjectives...

 Reprise tout au long de la soirée qui a vu leur corps se rapprocher, jusqu’à traverser la nuit.

 Au sein de l’alcôve où sa compagne dort tandis que lui, le Narrateur éveillé, songe à l’ablation partielle de sa gorge...

 Une caractéristique qui s’apparente à un détail, eu égard à la qualité de leur relation...