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Inventaire des pertes (feuilleton)
Syndromes de mort

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 Article publié le 17 mars 2024.

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N 1987-01

Syndromes de mort

Type : roman, entre 50 et 100 p. ;Dates : décembre 1987-février 1988 :Matières : narration ; Textes : Syndromes de mort ;Dessin : non

 

Ce projet de roman faisait suite à mon premier ouvrage qui était un roman en vers, Pyramides urbaines et cinémas antiques. J’ai dû en amorcer la rédaction en décembre 1987. Je l’ai égaré. Il m’a été restitué par les surveillants du lycée où j’étudiais. Et puis je l’ai détruit avec des brassées de poèmes, en 1989 certainement.

L’idée en est née à l’été 1987 à travers une improvisation qui mentionne en complément de titre : « Syndromes de mort, partie première ». Des thèmes s’amorcent mais aucun récit, aucune narration n’émerge, dans ce fragment. Plutôt un récitatif.

Comme il était mort, il ne voyait plus la sueur sur sa peau . Il hurlait goutte a goutte, son corps à 37°.

« Nous érigerons à partir de nouveaux mondes qui nous recréeront nous-mêmes. » Il se leva.

« Terre mer feu eau matière ciel. Ensemble... vital... mortel. »

Tout ceci n’est plus rien, d’ailleurs votre signification est trop vague pour le jour actuel. Sachons rester dans nos normes, n’est-ce-pas ? Pourquoi tes idées se bousculent-elles ? Restons calmes, n’est-ce pas ? Et ne gémissons plus. [...]

Vous ne croyez pas en Dieu, ça tombe bien : moi non plus. Vous avez peur, ça tombe bien moi aussi. Nous sommes ici sur le boulevard de la mort et nous ne rions pas car nous voilà.

Passé la sixième maison identique aux cinq premières et aux prochaines, ne vous inquiétez pas.

L’improvisation, loin d’amorcer une narration, décrit sa propre fuite en avant, se retourne constamment sur elle-même en dépit d’une attaque qui pouvait laisser présager un roman d’anticipation ou de science-fiction. Les motifs urbains se dessinent pourtant : le « boulevard de la mort » n’était autre qu’une avenue que nous prenions alternativement pour nous retrouver avec un camarade (mais la chanson d’Alpha Blondy qui porte ce titre a pu jouer un rôle également). Les « maisons identiques » renvoient à un quartier pavillonnaire de Bondy dont les constructions pavillonnaires sont très standardisées.

En réalité, le « topos » de Syndromes de mort semble s’élaborer dans d’autres fragments des mêmes jours d’été, en particulier celui-ci qui ne porte pas de titre.

Suivant la ligne directionnelle tracée par les routes, je m’en allais mentalement de notre ère pour m’approcher involontairement de zones qui semblaient ne pas exister tant elles étaient réelles.

J’aperçus un syndrome de mort devant la 3e allée, celle qui n’est pas et qui pourtant est parallèle à la rue qui menait à l’ancienne morgue.

Vous vous souvenez de la morgue ? Odeur de naphtaline et relents de cannabis – où nous allions pleurer sur nos amis en pensant que les larmes tombées sur ton bide déjà violet te ressusciteraient. Mais non.

De toutes façons, ta fosse commune est remplie et je ne sais si tu es réellement mort. Ne t’ai-je point vu cligner de l’œil ?

 

Je ne crois pas que l’épisode de la morgue ait été repris pour lui-même dans le roman Syndromes de mort. Mais ce « récit incomplet », je l’ai révisé plus d’une fois, j’y voyais bien le ferment d’une narration. En revanche, que l’histoire de la morgue ait pu dériver en Eug-Orm, puis en Oegmur, c’est un cheminement qui me paraît évident et qui a pu se sceller dans le récit perdu, retrouvé et détruit.

Il y a encore une référence à Syndromes de mort dans Pyramides urbaines et cinémas antiques. Elle est très laconique et mentionne le titre comme celui d’un ouvrage existant, de nature prophétique et apocalyptique.

« Il était vêtu de blanc, il se disait homme de Dieu

mais laissait une forte impression

de nuit. »

Syndromes de mort

Le récit disparu prolongeait-il les développements mystiques qui se profilaient dans les écrits antérieurs ? C’est douteux. Il est possible cependant que s’y soit greffé le thème du Christ tué dans le désert (où son cadavre gît encore). Les seules survivances directes du roman sont les personnages qu’on retrouve dans le Sens des réalités, Yarel (dont on sait peu de choses), Lyserg (un chimiste, comme on peut le supposer) et le professeur Todd Il serait cependant difficile d’assurer que les précisions apportées dans Le sens des réalités concernant ces différents personnages soient conformes au projet précédent.

J’avais, dans mon souvenir, déterminé un groupe de huit ou dix personnages pour ce récit (en prose, contrairement à Pyramides urbaines). Je savais qu’ils mourraient rapidement et je me souviens avoir été embarrassé parce qu’après quelques dizaines de pages, ils étaient pratiquement tous décédés ou psychologiquement détruits.

Il reste sans doute plus d’une trace de Syndromes de mort dans Le sens des réalités mais, hormis pour quelques pages comme la version originelle du chapitre Syndromes pyramidaux, profondément remanié et indéfiniment repris par la suite (la référence à cet épisode a disparu complètement des versions ultérieures), il serait hasardeux de chercher à les identifier dans le corpus disponible. Ce qui est moins douteux, c’est que ce tapuscrit qui devait tourner autour de cinquante pages au moment de sa disparition ait eu pour théâtre l’avenue Eug-Orm avec son hôpital pyramidal, en une sorte de continuum qui relierait alors en un triptyque partiellement effacé Pyramides urbaines et cinémas antiques, Syndromes de mort et Le sens des réalités.

 

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