CINQ HEURES DU MATIN
Cinq heures du matin
La robe traîne
Sur le chemin
Je m’y promène
Avec ma peine
J’aime ta main
Cinq heures du matin
Il faut que j’imagine
Les portes mal fermées
De la nuit en gésine
Et le très lent labeur du cordonnier
Je sens venir sur mes paupières
Une couronne de lierre
Un sabot lourd de terre
Une ombre de cimetière
En moi s’ouvre une fenêtre
Une trombe de mots y pénètre
Car j’ai besoin de poésie
Celle qui ne fait pas de bruit
Celle qui porte ses sanglots
Ainsi qu’un panier de fruits
A cinq heures du matin
Demain
J’espère ou bien sourire ou bien rêver
Pour l’instant le satin d’oronge
De la lampe ronge
Ma vision de nuit
Il faut pourtant que je m’y plonge
Les enfants sont de beaux mensonges
Ils batifolent dans leur lit
Leur peau est un rêve de mousse
Un plein d’étoiles est dans leurs yeux
Ils sont terriblement joyeux
Ils sont les démons des adieux