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![]() oOo Du temps a passé. Tu te rappelles nos rires, nos courses folles dans la neige toute fraîche tombée dans la nuit ? La mélancolie n’est pas pour moi, pas une seconde, mais je la sens qui rôde alentour, et l’amertume, sa complice des mauvais jours. Que peut bien faire un homme dans les bras d’une femme, quand il ne veut pas pleurer sur son sort, à part l’aimer, l’honorer jusqu’à sa plus soif, jusqu’à la complète extinction de son feu d’homme ? Ne t’arrête pas en si bon chemin ! Chemine, chemine dans la nuit blanche, c’est ce que tu sais faire de mieux. Au lieu de cela, tu te sais tenté par l’arrêt de vie, cette mort du regard empoigné par le morbide, l’inerte et le veule. Ne t’arrête pas en si bon chemin et rumine, rumine ta pensée concassées, elle achève sa course folle dans les bras percés. Mais pas de croix, pas de bannière ! La mise en croix de tes espoirs fous n’aura pas lieu de ton vivant. C’est une promesse, tu l’as faite très jeune à la vie qui venait au-devant de toi, dans le jardin de ton enfance multiple. Et que la folie est douce, petite mésange bleue engourdie dans le sommeil des vignes, cette ivresse différée ! La vie, la vie en son élan, comme ça, tout de go, âpre et douce, caresses futiles ou profondes, te fouette le sang, emporte ton allant au-delà de l’espoir, dans le ressac de tes désirs. L’énigme de tes désirs, irrésolue, cœur battant, augmentée des désirs adverses ou complices, voilà le fil à retordre qui occupe tes doigts et tes nuits, même quand tu dors. Fleurs de lin. Elles se balancent dans le bleu. Tu t’y roulerais bien, mais cette sérénité n’a pas de prix, alors tu la laisses envahir ton regard éperdu.
Jean-Michel Guyot 28 février 2013 |
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