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Article publié le 11 décembre 2005. oOo
Ni pour tout l’or du monde
Ni pour tout l’or du monde, je n’effacerais la distance entre ta vie et ma vie, elle traverse le coeur de part en part.
Cependant, tu persistes comme un poème sagement gardé dans un crépuscule, en lettres provençales qu’humidifia le temps, comme un rameau de caroubier après la pluie.
Angélique, je t’ai gardée en moi, comme la résine des années qui se cache dans le bois. Mes yeux d’aujourd’hui sont plus jeunes que ceux d’hier, pour te voir encore. Et cet arbre se dépouillait de ses feuilles, pareil au livre fleurissant à l’ombre de ta chambre, avec le poème écrit pendant un examen à repasser.
Je t’aurais aimée de la même manière que tu aurais dit que tu m’aimais.
Ainsi tu es restée en automne. Peut-être qu’à chaque baiser que je ne t’ai pas donné, il y eut une éclipse de pleine lune.
Ni pour tout l’or du monde, je ne t’aurais laissée te perdre dans le bois, madone dans le renouveau de ma vie.
Si follement je fus celui qui t’aima, que je t’ai transformée en arbre chargé de fleurs dans la rue Sarandi, et je t’aurais gardée en cet instant, comme une théorie des apprentissages, sur les cadrans marins et l’inefficacité des vents au fond des océans de tes quinze ans dorés...
Voici cette romance : pour que personne ne s’apitoie, désormais, sur l’oracle d’ombres.
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