Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
  
Traces
Navigation
[E-mail]
 Article publié le 4 novembre 2013.

oOo

Un continuum faits de ruptures, des ruptures continuelles, tel apparaît être le mouvement des Arts et peut-être des Sciences considérées du strict point de vue de leur élégance, de la beauté qui se lie à des mouvements de pensée longuement médités.

Les ruptures dérangent l’ordre établi qui se rétablit bien vite : un mouvement artistique ressenti comme violemment en prise sur son époque sera emporté par le flux du temps, puis pieusement conservé dans le formol des formules lénifiantes.

L’actuel, tant recherché dans le roman censé dire l’actuel de notre temps - une sorte de reportage grandeur nature considéré comme réussi, lorsque l’on peut dire : mais oui, c’est bien ça ! - signe la résurrection perpétuelle du réalisme.

Résurrection dans une surrection du réel affirmé en lieu et place de l’imaginaire jugé trop timide depuis la faillite surréaliste.

Impossible n’est pas romanesque. Le romancier explore les zones de lumière, d’ombre et de trouble du contemporain mis à nu, le cœur en moins, toute sensibilité bue.

Comment se fait-il alors que tel fragment de Sapho nous touche encore ? Est-ce seulement dû à ce parfum de ruines qui accompagne tout fragment ?

Le temps a fait son œuvre, et les traces laissées sont marquantes : elles marquent d’une pierre blanche la fierté d’un désir longtemps après que le corps qui en traça les grandes lignes est retombé en poussière.

L’actuel du temps dans sa nudité est là : le temps destructeur n’a pas été vaincu, seulement suspendu à ces lignes qui en montrent autant la ferveur destructrice que la faveur ailée.

Les lignes tracées dans le vif du sujet sont traçantes comme des balles tombées du ciel, météores, étoiles filantes venues du ciel des idées montées au ciel pour retomber en gerbes d’artifices colorés.

La linéarité du temps destructeur se trouve ainsi contredite par le mouvement ascendant-descendant qui s’affirme dans la ligne tracée-traçante.

La platitude pléthorique du roman est ainsi mise à mal, et c’est un bien qui remonte à l’ancestrale poésie la plus contemporaine qui alors nous assaille.

Jean-Michel Guyot

14 août 2013

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -