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Article publié le 31 mai 2014. oOo Je soutiendrai ma lecture, la lecture me soutiendra. Deux verbes en octobre, deux seulement, ont salué ma plume. Je cherche l’issue fatale, la plus haute branche. Tomber dans la hauteur, Friedrich, n’est plus de mise. Le ressac encore lointain, si proche déjà. Les ruisseaux côtiers abondent. Ne pas ressembler à ces os de seiche épars qui jonchent les plages. Ne pas non plus épouser le vol des grands corbeaux noirs. Retour sur terre loin des mers. Sourire des montagnes. Celle-là remue parfois la terre, Si forte parfois qu’elle touche la cime des montagnes. La maison sise en son sein est de sure assise. Partout, c’est le printemps. Temps de pariade, temps de verdure. Coquelicots en fleurs, toujours en fleurs dans les blés verts, Dieu que l’air est lourd. Le pas de porte s’endort. C’est l’été qui déboule. Etonnante saison. Saveur acide. Les citronniers ne poussent pas par ici, Herbes sèches, folles graminées, germes d’indécence, Sombre angoisse haut perchée niche dans le creux d’un arbre mort. Prendre la route, refaire tout le chemin à l’envers, Si peu d’égard accordé au monde. Ne pas en revenir.
Les fourches remuent la nuit. Les jambes de l’homme et de la femme Au petit matin, une route agrandit le regard, l’élargit, le rend à sa primitive grandeur. C’est l’enfance retrouvée dans l’enfant qui rêve d’être grand. Dans un rêve au matin, l’enfance indue s’ébroue, Vient ce qui devait venir, doit venir ce qui ne vient pas. Dieu que le jardin est beau ce matin. C’est un petit coin de terre en terre franche, perdu dans les montagnes. La maison blottie à flanc de colline salue le passant. Une belle y passe chaque jour. Son sourire s’accorde à ce pays parcimonieux. La compagnie des fougères et des futaies ne lui suffit pas, tant s’en faut.
Elle sera ce champ fleuri dans le printemps retrouvé. Les couleurs n’éclatent pas, vives pourtant. A son comble l’attente, dans les fruits mûrs. Dans le cœur un désir d’amour ensoleillé. Le vent acquiesce, si doux pour la saison. L’orage gronde encore au loin. Les prés scintillent. Au loin le son d’une cloche aux senteurs d’herbes mouillées. L’été brouille les pistes. L’hiver reviendra hanter les plaines, habiter la montagne. Veille sur le grand livre ouvert de son cœur, quand le sommeil la gagne. Les bois s’endorment dans ses bras. Les bêtes s’éveillent. Jean-Michel Guyot |
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