partir comme sur un fil
tendu entre deux gratte-ciel
avec au loin la mer
et ce fleuve qui pénètre
boue jaune de la ville
je peux partir n’importe où
ce pont tendu entre deux rives
au-dessus de ta tête la photo
d’une contrée peut-être lointaine
ou bien c’est la porte à côté
ta tête frisée presque blonde
au ras d’un paysage de montagnes
avec deux promeneurs casqués
qui mesurent la perspective du regard
je pars le long d’une clôture
où pendent des feuillages rouges
le mur d’une église semble chaud
et des paysannes invitent au voyage
ici on ne travaille pas sans toi
ô voyageuse des murs renvoyés
par les miroirs des autres murs