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Écos des tatanes (Patrick Cintas)
Dominique nique nique

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 Article publié le 2 novembre 2014.

oOo

La scène est à Mazères.

On reconnaît des parachutistes du 1er RCP de Pamiers.

Et des curés. Un troisième s’est prudemment planqué avant le déclenchement de l’obturateur.

Compte tenu de l’engagement du 1er RCP au Mali, on pourrait croire qu’on est en train de célébrer la mort d’un de ses soldats.

Pas du tout ! Explication :

À Mazères, l’armée et l’église refont surface. Sous la houlette du maire, de ses sbires et de ses maîtres.

Il faut dire que l’atmosphère y est particulièrement réactionnaire.

Une majorité de mazériens sort dans la rue de temps en temps et joue des coudes pour imposer ses deux mamelles : l’armée et l’église.

Il fut un temps où toutebonne famille réservait deux de ses rejetons à ces corporations influentes. Le troisième servait dans la justice…

Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts :

1º) L’église a laissé le souvenir d’une domestique violente et impitoyable au service des monarchies et des empires ;

2º) L’armée n’a pas mieux fait en se rendant responsable de pitoyables massacres tant sur le territoire métropolitain, qu’en Europe et dans les colonies.

Ces deux organismes sectaires sont aussi responsables du fait à peine croyable que la constitution de la Nation ne prévoit pas la séparation des pouvoirs. Prudence oblige.

Aussi, les pouvoirs publics tiennent assez vigoureusement ces deux facteurs de trouble aussi éloignés que possible des instruments parlementaires et exécutifs. Même la magistrature est mise sous tutelle.

Il n’empêche que le mal est fait et que ce mal continue d’exercer de bien mauvaises influences sur la vie et l’évolution de notre société.

Chaque fois que ces forces souterraines font ce qu’on attend d’elles, de l’exercice d’un culte pas plus mauvais qu’un autre aux opérations militaires soit disant utiles à tous, on a plutôt tendance à les oublier.

Mais chaque fois qu’on les rencontre dans la rue, on réfléchit et on se souvient. On s’en tiendra à ces évocations douloureuses pour tout devoir de mémoire.

S’il s’agissait de pitreries grotesques, nous applaudirions même, car les occasions de s’amuser ne sont pas si fréquentes dans cette existence de durs travaux.

Mais cette sortie dans les rues d’un village français n’est pas une blague. On peut bien sûr en faire une blague. Je ne m’en suis personnellement pas privé [ici sur MCM].

De quoi s’agit-il en fait ?

Une tradition mazérienne, d’obédience catholique, voulait qu’on rendît hommage à la vierge Marie enfant. Cette idolâtrie s’étant fait oublier, une association s’est chargée de lui redonner tout son sens, avec bien sûr l’argent public généreusement octroyé par la municipalité, c’est-à-dire par son maire, grenouille de bénitier et petit soldat à la croix de sucre.

Personnellement, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais à la condition de ne pas envahir notre espace public. Cette manifestation d’idolâtrie et de superstition n’est pas une œuvre d’art. Que ces militaires d’un autre âge et ces curés non moins anachroniques aillent faire l’amour dans les lieux que la République met généreusement à leur disposition !

Ainsi s’entend, sinon la laïcité, du moins la tolérance.

D’autant que les dominicains et l’armée française n’ont pas laissé ici que les ardoises de leurs orgies historiques.

Un village français peut ainsi jouer pour nous, observateurs esthétiques, la tragi-comédie que l’extrême-droite est en train de concocter dans l’intention de créer le désordre et d’espérer en tirer des avantages politiques.

Certes, le nationalisme et le corporatisme, deux paramètres indispensables à l’établissement d’une dictature fasciste, sont bel et bien de nouveau en croissance.

Mais, fort heureusement, ces délinquants ne donneront pas raison à l’adage qui veut que qui vole un œuf vole un bœuf. Car il faut bien davantage de force que celles inspirées par le nationalisme et le corporatisme pour foutre en l’air une démocratie, d’autant que celle-ci, par sa robuste constitution liberticide, a prévu le coup.

Les autres paramètres, tous des moyens (de production, de communication, de transport, etc.) et non pas des attitudes simiesques, ne peuvent pas tomber entre les mains de ces apprentis sorciers. Et pas seulement parce que le territoire n’est pas occupé par un ennemi venu d’ailleurs, lequel pousserait cette révolution nationale à s’adonner à la collaboration. N’exagérons rien.

Mais ces fachos pourraient bien nous pourrir la vie un de ces jours…

 

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