L’armée des mots ou des termes est statique. Elle attend le signal énigmatique pour se déployer, celui de la narration.
Car c’est elle qui commande, ou plutôt son mouvement.
Face aux architectures urbaines, face aux paysages, face aux personnages - face à ce qui apparaît, donc - , l’ondulation commence.
L’interconnexion entre les différents mots se produit pour former la matière, une matière fictionnelle. Celle-ci avance de manière agrégée, dans une dynamique incluant une indispensable souplesse, celle qui donne ou assure une direction synonyme de structure.
Une structure narrative.
Ainsi, le tableau change.
Les formes urbaines, les éléments naturels, les interactions sont de plus en plus matériels sous l’influence de la narration qui ne cesse de gagner en souffle ou en puissance. La cartographie brute ou première en devient transformée.
La nature des mots accorde ses différences, la jonction entre les termes s’opère à la suite de spéculations qui ne seront jamais finies ou terminées.
Le flux narratif devient uni, cohérent, omniscient.
Oui, omniscient.
C’est donc le monde - oui, le monde - qui est porté par la narration.
Bientôt, cependant, sous l’effet d’une saturation ou d’un essoufflement, sous l’effet d’une fin inachevée, la matière plastique de la narration se dissout, oui, elle disparaît, lentement mais sûrement, progressivement, pour se confondre avec les éléments.