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 Article publié le 9 novembre 2015.

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Il y avait bien dix ans que je n’avais pas revu Galland. Je ne l’ai pas reconnu. J’étais assis au comptoir et je buvais la deuxième bière de la matinée. Comme je n’avais pas manqué mon petit déjeuner de vin blanc et de rhum, j’ai cru que j’hallucinais quand cet inconnu m’a dit qu’il était Galland, Louis. Se tenait devant moi (j’avais pivoté sur mon tabouret haut sur pattes) un type d’un certain âge, en fait le même âge que le mien puisqu’on a eu la même nourrice. Il portait une grosse barbe blanche bien taillée qui cachait ses lèvres et lui chatouillait les narines. Sur sa tête, les cheveux était proprement coiffés (pas comme les miens). Pas un signe de calvitie (je m’y connais). Il me tendait une main rose aux ongles soignés. Machinalement, et avant même de réfléchir pour avoir quelque chose à dire, j’y ai mis mes ongles sales et mes verrues.

« Galland ? Louis ? » ai-je fait en cherchant mon verre sur le comptoir.

Il a secoué sa tête de mouton bon pour la tonte.

« Que c’est moi-même, amigo ! »

Je n’en revenais toujours pas. J’écarquillai ce qui me reste d’yeux. Je dis quelque chose comme « Si je m’attendais ! » et le voilà qui essuie le dessus du tabouret voisin avec sa manche. Il s’assoit et me regarde dans les mirettes. Il y a aussi du rose dans ses yeux. Forcément, on vieillit. Et la vieillesse, ça rend mou. Et nerveux à l’intérieur. Je ne me tenais plus. Je commandai une autre bière pour moi et mon ami se contenta d’un café « pas trop serré sans rien dedans ». Et il ne parlait pas du sucre, qui m’est aussi interdit. Bref, on n’a pas grand-chose à se dire, alors on se tait et on regarde lui sa tasse et moi ma chope. Le barman, qui sait que j’ai de bonnes mœurs, m’interroge du regard, histoire de savoir si c’est mon père que je rencontre. C’est vrai que malgré les cheveux et les ongles, Galland a pris un sacré coup de vieux. On dirait un papa Noël. Moi, j’ai plutôt l’air d’un type usé qui n’a pas profité des gâteries de l’existence, mais je ne fais pas mon âge. Et puis je ne porte pas de dentier. À la place de cette dentition en toc, j’ai mes chicots en bon état de témoigner que je n’ai pas toujours eu de la chance. Et Galland qui me prend en pitié maintenant. On remet ça deux ou trois fois, du moins en ce qui me concerne. On n’a pas beaucoup échangé question passé non partagé. On n’en sait toujours pas plus sur l’autre. Moi, je suis sur le point de rentrer chez moi. Il me retient par le bras.

« Tu plaisantes, dit-il. Je t’amène dans mon hôtel, que c’est un trois étoiles nouvelle norme certifiée. On va se taper un bon repas en les reluquant, les étoiles. Tu aimes toujours autant les filles ?

— Je m’en passe, mais je les aime… Y aura des filles ?

— Autant que tu veux ! Même que quand tu additionneras leurs âges, ça passera pas la limite imposée par une nubilité digne de ce nom.

— Je dis pas non… mais faut que je m’arrange.

— Je te prête ma salle de bain. Ça te va ?

— Impec ! »

On dit au revoir à tout le monde et on prend un taxi pour aller à l’hôtel. Je ne vais jamais dans ce quartier. Qu’est-ce que j’y ferais ? Rêver que je ne suis pas devenu riche. J’ai assez dormi pour le savoir. À l’hôtel, on ne s’attarde pas à écouter les flatteries du personnel et on monte en quatrième vitesse. La chambre est spacieuse. On pourrait y tourner un film. Galland fait couler un bain et déballe ses cosmétiques à usage mâle. Ça commence bien. Et je suis d’autant satisfait que je commence à dessaouler. Ce qui ressemblait à un rêve devient une réalité. Avec de la viande premier choix au bout. Et un retour au rêve via quelques bouteilles de bon crû. Je me laisse faire, même pousser dans la baignoire, mais Galland ne me frotte pas le dos. Peut-être n’en a-t-il pas eu le temps. Il est sorti en trottinant de la salle de bain pour ouvrir la porte et j’ai aussitôt entendu les voix nasillarde des filles. J’ai bandé mollement.

« Charlie ? gueule Galland dans la mince ouverture de la porte.

— Ouais !

— Yen a que deux qui veulent rester. Ça me dérange pas de pas baiser ce soir. Ça te va ?

— Impec ! »

La porte d’entrée s’ouvre (je l’entends), se referme et les filles (deux) se mettent à jacasser. On n’entend plus Galland. À mon avis, vu le manque de perspective, il a commencé à se saouler. Ça ne va pas être beau à voir et j’en fais autant. Si jeunes et déjà veuves. Enfin, rien que pour une nuit. Ça me fait marrer.

Ensuite, on descend. Pour l’instant, les filles suivent. À elles deux, elles ne doivent pas dépasser les dix ans d’âge. Mental en tout cas. Et pour me gâter, l’une est blonde et l’autre brune. Je suppose que c’est la rouquine qui s’est barrée. Je n’ai jamais eu de succès auprès des rousses !

Et puis ma mémoire se perd au cours d’une conversation. De quoi voulez-vous parler avec deux connasses qui se vendent au lieu de travailler ? Moi, je ne fais ni l’un ni l’autre, mais je sais que j’aurais mieux fait de travailler.

Il est tôt quand je reviens à moi. Je suis seul dans le lit. J’entends les ronflements de Galland qui couche sur le tapis. Lui aussi est seul. Je me lève, je m’approche de la salle de bain qui est éclairée. La porte est à demi fermée. Et que croyez-vous que j’y trouve ? Deux cadavres sans poils sur les nichons ? Mais ce n’est pas comme ça que ça commence.

La salle de bain a beau être allumée, elle est sans personne dedans. J’en profite pour me refaire une beauté. J’ai toujours aimé les miroirs. Surtout avec moi dedans. Je me dévisage. Je m’explore. Je me mesure. Et ça me fait rêver à une autre existence. Mais je ne pousse pas la chansonnette. Je me tais et, lentement, je reviens à la réalité. On ne se change pas aussi facilement quand on n’a pas les moyens.

Tout parfumé avec une raie au milieu, je descends pour petit-déjeuner. En bas, un chasseur plus vieux que moi m’indique la salle à manger. D’après lui, je n’ai qu’à m’asseoir. Tout est sur la table. Et on prend ce qu’on veut. On ne paye pas plus cher.

J’entre dans la salle à manger où une bonne dizaine de lève-tôt se callent les babines avec du pain beurré et des jus de fruit. À peine assis, je me rends compte qu’on ne peut rien mettre dans les jus de fruit. Et c’est écrit « interdit de fumer ». Je me relève en rouspétant dans ma langue et ressors. Le bar est à l’autre bout. Il faut traverser un jardin. Je le traverse avec le sentiment qu’on m’en demande beaucoup ce matin.

Le bar est désert, à part un barman qui se réveille en tirant de petites bouffées poussives de son mégot. Il comprend tout ce que je lui dis. Et deux minutes plus tard, je suis bien.

Voilà comment je conçois l’existence. Au début, il faut résoudre des problèmes qu’on n’a pas posés. Ensuite, on n’y pense plus. J’en étais là quand Galland m’a rejoint. Il ne fait aucun commentaire sur l’empilement de verres vides, des grands et des petits. C’est lui qui paye.

« T’aurais pas un service à me demander, des fois ? lui dis-je parce qu’il ne disait rien.

— Comment t’as deviné ? »

En fait, c’est très simple. Il m’explique : il a fait un héritage. Pas grand-chose, mais bon, c’est toujours mieux que rien. L’argent est chez le notaire. Il est le seul héritier. Seulement voilà : pour une raison qu’il n’a pas le temps de me détailler, ni même de m’en donner une idée, il n’a pas envie d’aller chez ce notaire.

« Ah ! Merde ! fis-je en claquant la langue contre mon palais. Et je suppose que l’argent est chez lui, pas chez un autre. Je te demande pas ce que tu lui as fait.

— Dis-moi plutôt ce qu’il m’a fait et tu seras bien renseigné…

— Mais je veux rien savoir ! À part comment je peux te rendre service. Tu veux que j’aille chercher le fric ? C’est que j’ai un peu perdu la main…

— Pas de violence, mec !

— Une effraction ?

— Pas même !

— T’es sûr que t’as pas besoin d’autre chose ? »

Elle n’est pas claire, son affaire. Qu’est-ce qu’il me demande, au juste, ce vieux cinglé de Galland qui a fait plus de taule que moi ?

« Tu te feras passer pour moi, dit-il d’un air savant.

— Comme ça ? Sans investissement ? Tu me prêtes ton costard ? Et ta barbe pour le même prix ? Ah mais tu te fous de moi, Loulou !

—Y sait pas à qui je ressemble, le tabellion.

— Mais à personne, mon vieux ! Et certainement pas à moi !

— Puisque je te dis que j’ai tout calculé !

— Au gramme près ? »

Vous n’allez pas me croire, mais une heure plus tard, j’étais devant chez le notaire. Et pas fier. J’avais de faux papiers et, pour la soif, un pétard qui avait fait la guerre de 70 sur un vélo. J’étais animé de bonnes intentions, remarquez. Je présentais bien. Un costard que Galland n’avait pas mis trois fois. Et une serviette en cuir qui contenait, outre mon 6.35, un sandwich au saucisson. J’ai sonné pour m’annoncer, selon ce que recommandait impérativement la porte où c’était écrit en lettres d’or. Au bout d’un couloir en moquette ancienne, la salle d’attente contenait une gonzesse assez bien roulée qui savait ce que valaient ses guiboles. C’était gratuit. Elle avait aussi de grands yeux verts et des rougeurs calculées sur les joues. Calculées pour quoi, je vous laisse deviner. À mon âge, on ne bande pas tous les jours. Mais sur le coup, je me suis vidé de mon sang dans mon appendice causal.

« Vous attendez maître Larronde ? posai-je la question.

— Non ! fit la belle. Je me suis trompé d’adresse. Et vous ? »

Elle avait l’air de savoir de quoi elle parlait. Ses petites mains en chair et en os tripotaient un sac à main en peau de bête. Elle transpirait. Je n’avais pas la prétention de savoir pourquoi, mais j’avais envie de lui faire la conversation. Ça m’aurait flatté d’entendre une gentillesse. Je sentais la lavande. Je n’aurais peut-être pas dû.

« C’est mon jour de chance, roucoulai-je.

— On est deux, fit-elle.

— J’ai toujours aimé être deux !

— Ça vous va bien. »

Elle était mal lunée. À mon avis, elle était là pour renoncer à un héritage. J’en étais tout excité, mais une secrétaire belle comme une paire de fesses d’hémiplégique est entrée dans notre intimité sans s’annoncer. Sa voix de chienne écrasée m’est tombée dessus comme un avertissement.

« Madame Cécile Venelle ? Monsieur Charles Mingot ? Maître Larronde est prêt à vous recevoir. »

J’en étais tellement surpris que je ne me suis pas levé. La belle Cécile filait déjà derrière la secrétaire. Ses talons aiguilles martyrisaient le tapis. J’en avais mal comme si j’étais ce tapis et pas un autre. Et Galland qui m’avait assuré qu’il était le seul héritier !

Et bien non. D’héritiers, il y en avait deux : un héritier, comme avait dit Galland, et une héritière, petit détail qu’il avait oublié ou qu’il ignorait. Et le type qui tenait sa serviette comme une éponge en recevant la main moite de maître Larronde, c’était moi. La belle Cécile était déjà assise, les jambes superbement croisées contre le bureau en chêne massif du notaire qui en fit longuement le tour avant de prendre majestueusement place dans son énorme fauteuil. Il avait mis ce temps à profit pour me dévisager. J’avais de la peine à respirer. Je me sentais déjà enfermé. Années peu prometteuses de plaisirs ordinaires et parfaits. Et j’avais l’impression qu’il connaissait la belle Cécile. Je me demande même aujourd’hui s’ils ne s’étaient pas embrassés sur le seuil du bureau. En tout cas, il ne me connaissait pas. Et il était « ravi » de me rencontrer « enfin ».

Le ravissement fut de courte durée. Larronde ne me connaissant pas, pas plus que la belle Cécile, je produisis mes faux papiers qui me parurent beaucoup moins vrais que la situation dans laquelle je m’étais fourré parce que j’avais besoin d’un peu de fric pour améliorer ma dette globale. Il avait préparé deux chèques, dont l’un au nom de Louis Galland. J’étais tellement ému que je n’ai pas jeté un œil intéressé sur le montant. Je l’empochai dans ma serviette. Le pétard y rutilait comme un bijou volé. Je n’en avais pas eu besoin, Dieu merci !

Ensuite Larronde s’est levé. Et la belle Cécile est restée assise. Elle avait peut-être un autre héritage à gagner. Ce n’était pas mon affaire. Vu l’état de mon slip, j’avais tout intérêt à me calter le plus vite possible. Je ne laissais pas de trace, à part le souvenir d’un pauvre type qui ne se souvenait plus par où il était entré dans ce traquenard. La secrétaire referma la porte et me raccompagna vers la sortie, car il y en avait une. Ni une ni deux, une fois dehors, je suis allé me planquer dans le bar d’en face, derrière le rideau sale.

J’ai attendu une bonne heure. Et elle est enfin sortie. Elle était seule. Remontant mon falze sous les oreilles, j’ai frappé au carreau, dérangeant une volée de mouches. La belle Cécile a d’abord levé le nez et, comme j’insistai, elle a enfin repéré ma planque. Je lui ai adressé un petit salut agrémenté d’un sourire charmeur. Le genre de tentative relationnelle qui d’habitude me vaut un doigt d’honneur. Au lieu de ça, elle traverse la rue et entre dans ce bar pourri qui sent l’anus de magistrat. J’en perds le Nord, renverse mon verre et rate de peu le dossier de la chaise que je voulais lui présenter comme on fait avec les dames. Elle ne s’en formalise pas et s’occupe de la chaise elle-même. Et elle n’attend pas pour m’en mettre une où ça fait mal :

« Vous connaissez Louis ? dit-elle comme si elle le savait déjà.

— Et lui, il vous connaît ? »

J’ai lâché ça comme ça, emporté par l’élan. Mais un élan à l’envers, tellement je suis à la recherche d’un moyen de sortir de cette merde sans blessure mortelle ou même seulement mutilante. Elle commande la même chose que moi, je ne me rappelle plus quoi. Ah ! Merde ! On n’est pas obligé de tout se rappeler au moment d’en écrire l’essentiel. Mais je retrouve ma respiration à la faveur d’une bonne gorgée.

« Il savait que seriez là, hein ? dis-je comme si j’avais tout compris.

— Il me croit morte. »

De révélation en révélation. Comme si on était sur un bateau du temps où les voyages étaient encore possibles. Ce qui me complique encore un peu plus l’existence. Qu’est-ce qu’elle me veut ? Ce n’est pas que je ne la veuille pas, mais elle me fout la trouille parce qu’elle sait tout et que je ne sais rien.

« Vous voulez tout ou quoi ? » déglutis-je en serrant ma serviette en peau contre mon ventre encore intact.

Elle me fait oui de la tête. Je me marre. Enfin, j’essaie.

« Mais le chèque est à son nom, ris-je. Comment que vous ferez pour l’encaisser ?

— Vous avez de faux papiers, non ?

— Il me tuera ! »

C’est la seule chose dont je peux être sûr de la part de cette crapule de Galland. Je ne vous ai pas encore dit pourquoi je ne le fréquentais plus depuis dix ans et même plus.

« Pas si vous le tuez avant, » dit-elle.

Je ne sais plus comment elle l’a dit. Mais je l’ai entendu comme si elle ne l’avait pas dit. Si vous voyez ce que je veux dire. J’ai l’art de me mettre dans le pétrin alors que justement je veux en sortir. Et cette fois, je n’étais plus seul. Je n’avais jamais bossé sérieusement avec une femme. En plus, j’avais l’air d’avoir fait mon temps alors que pour elle, l’avenir parlait encore dans sa langue maternelle. Je m’embarquais pour un roman de deux cents pages bien noires, sans blanc entre les lignes.

« D’après vous, fis-je comme si je savais ce que je disais, je le tue avant d’encaisser le chèque ou après ?

— Il faut qu’on réfléchisse. Venez chez moi. Maintenant ! »

Heureusement, j’étais fringué pour la circonstance. Et j’étais armé. Bon, d’accord… avec un 6.35, il faut insister pour en finir avec les battements de cœur. Mais n’étais-je pas prêt à vider tout le contenu du chargeur dans le cœur de ce maudit Galland à qui je n’avais pas demandé de me refiler une ancienne connaissance à lui et pas à moi ! J’étais perdu si je ne réfléchissais pas avant d’agir. Et c’était justement ce que me proposait Cécile.

« Bernadette, dit-elle.

— Qui c’est Bernadette ? fis-je sans vraiment penser à ce que je disais.

— Je m’appelle Bernadette. Pas Cécile.

— Pas Cécile ? Et Venelle ?

— Que du faux. Et du bien fait.

— Moi je suis RÉELLEMENT Charles Mingot. Et de naissance !

— En ce moment, vous êtes Louis Galland. »

Elle avait raison. J’étais ce que je n’étais pas. Pour combien de temps ? Je n’en savais rien. Et elle savait peut-être tout. Elle était peut-être la femme de ma vie. Je n’en avais jamais rencontré. Des femmes, oui. Surtout du temps où je ne me faisais pas prier pour bander comme un taureau de combat. Et celle-là me tombait dessus alors que j’étais en déclin. Et ça n’allait pas s’arranger. À moins qu’elle tînt ses promesses. Mais elle me promettait quoi au juste ?

 

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