Maintenant je pose mon sac
sur le seuil de ta maison
Je ne frappe pas à ta porte
Je n’attends rien de l’existence
Les gens me regardent
et je les salue
quand je les connais
car autrement je sais
qu’ils n’aiment pas
qu’on les salue
surtout avec un sac
posé sur le perron
la pierre grave du seuil
de cette maison
où j’ai connu le bonheur
alors que l’été
n’avait pas commencé
Maintenant je te regarde
penchée à la fenêtre
et saluant peut-être tout le monde
les mains dans les fleurs
promenant ton regard violet
sur les gens qui s’approchent
car tu les connais tous
Les conversations tombent
dans mon silence
Maintenant je crois exister
parce que j’en ai fini
avec un été trop long
et trop chargé de tentatives
au moment où mon esprit
pensait renouveler
les explications mille fois
remises sur l’établi
Mon sac n’est pas témoin
pas plus que ma cigarette
vieux sac emprunté
ou volé je ne sais plus
Je fume tes cigarettes
mais tu ne me vois pas
Les fleurs sous tes seins
capturent les insectes
dont je t’ai parlé cet été