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![]() oOo " Je me méfie des écrivains modestes " , disait Alain Robbe-Grillet. Au-delà de la sincérité, il faut y voir, sans doute, une certaine diplomatie. En effet, comment prétendre à la modestie lorsqu’on est un auteur ? Lorsqu’une oeuvre repose sur vos épaules ? Ayant conscience, de surcroît, des multiples obstacles qui se dressent devant la réception de l’innovation, sinon de la singularité ? Du talent au labeur, en mouvement ? L’histoire de la littérature regorge d’enfantillages. Les auteurs, les grands écrivains, semble-t-il, prennent un plaisir étrange à se dénigrer. Mon propos n’est pas de confronter les noms illustres qui se sont adressé les amabilités les plus fleuries ... ce serait un long et ennuyeux exercice. Et je ne parviendrais pas à l’exhaustivité. En revanche, il est de simplement souligner l’âpreté avec laquelle les égos se diputent l’espace littéraire, dilatés par l’argent, la vanité, et fréquemment l’imposture. Une attitude d’autant plus étrange que chacun possède un style propre et participe de l’histoire de la littérature. " La partouze des vanités " comme disait Louis-Ferdinand Céline ... Du tempérament, il en faut, et l’auteur n’en possède jamais trop pour maintenir un cap, pour continuer d’avancer sans se laisser distraire. Loin du brettisme et des querelles stériles, il s’attache à faire la littérature. Mieux : il préside à sa victoire. Son triomphe. Un tempérament ferme permet aussi de défendre une vision du monde et de la croiser avec les autres auteurs. En ce qui me concerne, je n’ai pas l’impression d’avoir un égo. Pourquoi ? Parce que je suis la littérature. Une sentinelle qui la protège, qui lui permet de se mouvoir, de conserver sa liberté ... une série d’atomes qui participent de son mouvement ... un rayon de lumière qui étire son halo ... Dissout ? ... |
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