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Dictionnaire Leray
TRAIN
![]() oOo - A quel endroit de la plaine prend-on ce train ? - Je n’ai pas encore vu qu’il s’arrêtât en plaine, sinon pour s’enfoncer dans son sol vivant, convulsif et spongieux. C’est un train sans destination, à moins qu’il n’aille droit en enfer mais il passe par Iglotoir (c’est autre chose de dire qu’il s’y arrête, ou alors... dans quelles conditions ? Je n’ose, non, je n’ose...) - Où nous emmène-t-il ? - L’absence de destination produit une hémorragie. Il en va d’un train comme d’un texte ? Si je lis, ou entre dans un wagon, je veux savoir - en dur, comme disent les informaticiens ! - où cela me conduit. Horribles déceptions. Te satisferais-tu d’une fiction pareille à un baume, énoncée pour le simple besoin de rassurer ? Sait-on jamais où l’on va ? - Combien de temps dure le trajet ? - Tu sais qu’il y a le temps de la tête et puis l’autre, on ne sait pas bien mais on compte : la chronométrie est une science presque exacte et fort utile pour l’organisation des voies ferrées mais pas fiable à 100%. En l’absence de destination, le temps a quelques heurts qu’on ne saurait prévoir. La multiplicité des temps de tête des wagons de tête du train achève d’embrouiller des histoires drôles, sordides ou atroces ? Les voyageurs seraient alors une bizarre ribambelle comme ces bonhommes qu’on découpe dans le papier et qui se tiennent tous la main, sinon que les silhouettes varient*.
* Questions d’Emmanuel Rastouil |
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