Je les connais.
Je connais leurs souffrances, leurs espoirs, je connais leurs possibilités de bonheur.
Ceux qui veulent les représenter ne sont pas à la hauteur.
Ils ne les écoutent pas. Ils ne les aiment pas.
Tous ces métiers différents qui s’agrègent, toutes ces corporations qui procèdent à leur propre transcendance produisent un fracas inédit : ce fracas, c’est le réveil de la nation.
Le peuple, d’ordinaire si divisé, se rassemble.
Le dur labeur quotidien auquel il est astreint est insuffisamment reconnu.
Cette révolte, c’est d’abord la révolte de l’indécence.
Le peuple exprime tout simplement sa volonté de vivre. Et de vivre dignement. Sa volonté d’être heureux.
Je dépose donc, ici, mes nombreux galons - inutiles pour la circonstance - et mets mon entière expérience à leur disposition afin de contrer l’ennemi qui est partout désormais. Cet ennemi affiche un double visage : l’argent fou et la restriction des libertés.
Je connais le prix de la vie. Je connais le prix de la mort. C’est la nation qui se soulève, maintenant. Si je suis son guide, à condition qu’elle le veuille, j’accomplirai ma tâche avec la plus ferme conviction. Pour que ce moment de soulèvement, qui fait resurgir la fraternité, se transforme en projet nouveau.