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Poèmes (roumain et traduction française)
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 Article publié le 12 juillet 2007.

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ULTIMUL POEM

 

1.

Oraşul îşi pregăteşte jertfa de magnolii

Pe altarul timpului,

Toate poemele mele de dragoste

Zac înnodate în cuşeta unui tren invizibil

Ce stăbate formele de relief

Ale unei iubiri din care se ospatează depărtarea.

Mai sunt câteva frontiere până când

Voi deveni o noapte catifelată

Ce va legăna petalele magnoliilor somnoroase

Ca nişte embrioni de răsărit...

 

Mă doare într-atât singurătatea din piept,

Ghemuită în rădăcina plexului solar,

Încât aş vrea să mă transform într-o explozie de lumină

 

2.

 

Mă plimb cu Dumnezeu de mână pe malul Dunării,

Amintirile unei singure săptamâni de fericire

Mi-au scrijelit în inimă o fostă bancă pentru doi,

O formă prozaică a unei dureri infinite.

 

Destinul, cu capul plecat pe umărul meu,

Îmi hărţuie lacrimile fără termen de garanţie,

Trist şi el, pentru că şi de data asta, poemele unei presupuse

Fericiri s-au înecat în propria naivitate.

 

Nu mai aştept de acum înainte niciun poem să îmi bată

La uşa străină,

Nu am să fac altceva decât să plivesc continuu iarba

De pe mormintele din inima mea,

Şi am sa încep să tac !

 

3.

Poate că nu sunt hărăzită pentru fericire,

Poate destinul va da socoteală

Pentru Iubirea mea jupuită de vie,

Poate şi tu,

Poate şi eu,

Poate şi realitatea care se plictiseşte

Prea repede de fericire.

 

Doar lacrimile nu se plictisesc,

Ele continuă să curgă în mine,

Insuportabil de dureroase,

Tăcute asemeni unui Sfinx

Cutremurat de dor în mijlocul deşertului.

 

4.

Mai bine am să mă joc din nou cu Zeii

De-a lumea şi pământul,

De ce nu, poate am să candidez la Parlamentul Universului,

Am să plec acolo, între stele,

În Lagărul Iubirii Infinite.

Spun “bun rămas ‘ tuturor poemelor,

Şi ţie, şi vouă,

Şi ţipetelor din mine bătute în cuie.

 

Nu vreau să mai ridic un deget pentru iubirea pamânteană,

Falită, dispreţuitoare, laşă,

Care trăieşte doar pentru ospeţele de lacrimi.

Nu vreau să mai spun nimic,

Niciun cuvânt născut sau nenăscut

Nu poate exprima durerea,

Nici Iubirea !

 

Cuvintele sunt baloane de săpun

Care se sparg la prima adiere de vânt,

Durerea rămâne şi macină,

Durerea care doare nu poate vieţui în cuvinte.

 

LE DERNIER POÈME

 

1.

La ville est en train de préparer son offrande de magnolias

Sur l’autel du temps,

Tous mes poèmes d’amour

Traînent, inertes dans la couchette d’un train invisible

En passe de parcourir les formes de relief

D’un amour dont les lointains font leurs délices.

Il y a encore quelques frontières jusqu’à ce que

Je devienne une nuit veloutée

Laquelle va bercer les pétales des magnolias somnolents

Tels des embryons du lever du soleil...

 

Dans ma poitrine, la solitude me fait si mal :

Elle s’est tapie là, à la racine du plexus solaire,

Au point que je voudrais me transformer en explosion de lumière.

 

2.

Je me promène au bord du Danube, mains dans la main avec Dieu,

Les souvenirs d’une seule semaine où j’ai connu le bonheur

Ont égratigné mon coeur, marqué par l’image d’un banc pour deux,

Une forme bien prosaïque d’une douleur infiniment lancinante.

 

La Destinée, la tête penchée sur mon épaule

En est à harceler mes pleurs dépourvus d’un terme de garantie,

Triste lui aussi, parce que cette fois-ci également, les poèmes d’une félicité

Probable et supposée, se sont noyés dans leur propre naïveté.

 

Je ne m’attends plus dorénavant à ce que nul poème vienne frapper

A ma porte étrangère,

Je ne ferai plus rien d’autre que de sarcler sans désemparer l’herbe

Poussée sur les tombeaux parsemant mon coeur ,

Et me mettrai à me taire !

 

3.

Peut-être ne suis-je pas moi destinée à la félicité,

Peut-être la destinée rendra-t-elle des comptes

Pour amour à moi écorché vif,

Peut-être toi aussi,

Peut-être moi aussi,

Peut-être également la réalité qui s’ennuie elle

Trop vite à cause de tant de bonheur.

 

Les seules larmes parviennent à ne pas s’ennuyer,

Elles se font fortes de s’écouler encore en moi,

Insupportablement douloureuses,

Tout aussi taciturnes qu’un Sphinx

Ravagé par désir et langueur au milieu du désert.

 

4.

Je ferais mieux de jouer encore avec les dieux

Au monde et à la terre,

Et, pourquoi pas, peut-être me porterai-je candidate au Parlement de l’Univers,

Je partirai là-bas, parmi les étoiles

Au Camp de l’infini amour.

Je fais mes adieux à tous les poèmes

Et à toi, et à vous

Et à tous mes cris crucifiés en moi.

 

Je n’entends plus remuer le petit doigt à l’intention de l’amour terrestre,

Tombé en faillite, dédaignant, poltron,

Lequel ne vit plus que pour les seuls festins de larmes. 

Je n’entends plus rien dire,

Aucune parole née ou non encore née

Ne saurait exprimer la douleur,

Ni l’Amour !

 

Les paroles sont des bulles de savon

Lesquelles éclatent au premier souffle du vent,

La douleur persiste et vous taraude,

La douleur qui fait mal ne saurait survivre à l’intérieur des paroles.

 

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