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Seriatim 2 - [in "Seriatim"]
Seriatim 2 - Entre la fable et la chronique (Patrick Cintas)
[E-mail] Article publié le 16 février 2020. oOo
Je les entendais chanter à tue-tête. Dans « l’autre chambre » chanter Ce qui leur passait par la tête, ce qui Leur venait à l’esprit, ce qui existait Encore malgré la douleur de n’être Plus à la hauteur : cloison de briques Montées au plâtre dans un grenier Avec vue sur la mer et ses si nom Si nombreux horizons, selon selon La position des mains dans la prière.
Les schizos vaquent à leurs occupations. Les cons s’adonnent à leurs passe-temps.
Si tu n’écris pas pour eux tu n’écris pas.
Ne cherchez pas l’objet que j’ai perdu
Balayez plutôt / Soignez les apparences En commençant par le seuil de votre maison. Je vous salue à la fenêtre tous les matins. J’ai mal au dos à cause de votre femme Qui pèse sur mes épaules de trimardeur. Ce qu’elle m’arrache ne renaît pas aussi Facilement que vous l’espérez en frottant L’une dans l’autre vos mains de proxénète. Ne sortez pas pour vous mettre à la recherche De mes traces / Ces choses devenues objets
La ville occupe le lit des rivières en éboueuse.
Pisse-copie des approches linguistiques Contre toute velléité de logique d’enfant.
Par l’intermédiaire d’un face à face avec la Réalité.
Répétez-moi ça : aveugle et sourd Qu’est-ce qui me reste pour comprendre Comme vous comprenez du matin au soir ? Sinon la nuit je me nourris de votre odeur, Cheminant moi aussi sur votre peau, la langue Suintant sur le chemin, face à face
Comment profiter de l’autre sans l’acheter ? Des fois on change dans la vie : on devient Ce que papa a soigneusement éviter de paraître.
Ce matin les feuillages hier gelés se réchauffent. Les nuages filent vers l’Ouest. Le peu de feuilles Craquette comme cigogne sans savoir pourquoi. Que lisons-nous que nous n’avons pas lu ?
Il n’y a pas d’autres moyens de renouveler. Avec ou sans plaisir cette idée qu’on a dans le crâne Depuis si longtemps qu’on se sent près de Dieu. Ce qui s’épuise finira dans l’oubli tôt ou tard.
Le matin Le temps presse.
Le café Coule à flot.
Tic-tac des électrons Sans aiguilles à la clé.
Bouillie des actes Dans le mixer.
À qui la faute ? Pas d’autres questions ?
Feux pour balises À la croisée des chemins.
À quoi ça sert De servir à quelque chose ?
Le poète Ne cherche plus la rime.
Des rythmes s’imposent À la connaissance des lieux.
Soignez-vous Et recommencez.
Reprenez l’idée Où elle vous a abandonné.
Rue des matins. Déjà des gosses.
La poésie finit Par ressembler au temps.
Et elle se finit Quand elle ne ressemble plus à rien.
« Mais je ne voulais pas quitter les lieux de mon enfance ! »
« Je vous ai entendue brailler toute la nuit ! »
« Je me suis réveillée à cause de vous ! »
Verre tintant des visites impromptues. Sans plaisir je ne viens pas / dit-il / je Ne sais pas qui vous êtes / mais j’étais Moi aussi / je me souviens « comme si C’était hier » pourtant je ne sais rien De cette veille : vous n’y étiez pas sinon Cet enfant serait le mien avant d’être Le vôtre / « comptez jusqu’à ne plus Pourvoir en dire autant que le poète Toujours vivant malgré l’attente et Ses sanctuaires » Je ne m’attendais pas À vous trouver ici / « mais j’y étais avant Vous / » le barman clignotant d’un œil, L’autre sur le miroir où se continue L’attente / « s’il n’y a pas d’autres moyens De sortir de là la tête haute » ni nuit ni jour / Traversée des solides / Influences des vents / Ni saisons ni existences / Variations des pluies Dégoulinant plus que tombant / « ce verre Ne produit rien / ces choses que nous écrivons Et que personne ne lit / pourquoi la joie Nous appartient-elle avant de se noyer Dans un verre ? » Je t’écoute et je ne sais pas Si nous sommes deux ou plus / ou peut-être Rien « si ça se fait… » Bas de porte mouillé À force d’entrées et de sorties / 0 / 1/ Il torchonnait son écran avec une attention D’artisan qui connaît les limites de son métier. « Vous ne le connaissez pas ? Mais qu’à cela Ne tienne ! Je vous le présente : Verre » Hédonistes ratés ou fruits de l’égoïsme… Je ne vous ai pas encore jugés / mais j’y viens / Regrettant toutefois de venir alors que j’ai Autre chose à branler sur cette terre à la con !
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