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Seriatim 2 - [in "Seriatim"]
Seriatim 2 - Au rendez-vous des fées le mycélium (Patrick Cintas)

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 Article publié le 10 mai 2020.

oOo

Au rendez-vous des fées le mycélium en rond sur le chemin

Qui mène de la maison aux coteaux couverts de neige

En cette saison

Arpente sans perdre de vue les nécessités

Mais ne se retourne pas pour recevoir

Les adieux prémonitoires « un jour tu

Mourras au milieu du troupeau : l’esprit

Occupé à trouver une place parmi les fées :

Mais les Convaincus et les Hypocrites

Forment le seul Cercle invitant au repos.

Encore l’hiver et ses matins de nuit sur le gazon et les dalles.

Qu’est-ce que tu attends pour atteindre le printemps

Sans eux (elles) ?

On ne franchit pas si facilement les limites

Du prétexte : si rien ne t’a convaincu ni si

Rien ne t’inspire la manipulation : quelle

Philosophie refait le monde à ta place ?

Dehors le plancton des jours qu’on appelle nuit.

Bon air pour l’intérieur que tu sors pour aller aux champs.

Le chien suit sans intention de découvrir le monde

À ta place.

En haut les vieilles cheminées

Qui ne fument plus depuis

Longtemps : les toits sans tuiles

Aux bois rongés par la vermine.

Clame ton innocence et retourne

Au cœur même de la vitalité.

C’est ce que tu as de mieux

À faire : ne crois pas, ne jalouse

Pas, établis la liste des choses

À faire avec ou sans les autres.

De la nuit finissante au midi qui s’annonce :

Les travaux ordinaires et la goutte qui fait

Déborder le vase : quelle étrange solitude

Ce dallage d’illusion ! Existence trop longue

Maintenant que tu y songes. Mais quelle fin

Étoiler ? Sans Dieu ils ne sont plus rien. Sans

Fictions on ne les voit plus jouer aux plus fins.

En quoi consiste ton honnêteté, filius ? Quel

Signe laisser sur un mur destiné à l’érosion ?

Et pourquoi le laisser si jamais tu le trouves ?

Là-haut des pièces inhabitées

Sous le ciel bleu ou gris, portes

Couchées dans les solives et les

Lattes de châtaignier : petits

Animaux aux aguets : jamais

Le feu n’a détruit cette occupation

Des sols : seul l’abandon donne

Une idée du temps qu’il a fallu.

Aux poutres suspendues les casseroles de ta percussion.

Jamais autant apprécié le silence qu’en ces heures

Crépusculaires. Sur l’écran de la pierre moussue :

Les scènes où Paris se peuple d’illustres en puissance.

Le troupeau est là, quelque part, dans la lande

Couverte de ronces et de sauvageons. Le soleil

Le dira : à midi, le regard se porte sur l’horizon

Du soir. Toisons vues de près au pinceau seulement.

Émail des rouilles dans l’herbe

Et sous les folies d’une patine

Sans fortune. Que crois-tu qu’il

T’arrive ? Qu’as-tu prévu pour

Demain ? Et pour ces autres qui

N’existent plus qu’en personnages

De ce qui finalement ne sera pas

Comédie ni tragédie : trop pensé

À la fin : alors que tout se passe

Entre les actes. Comme s’accrocher

Aux ailes des erratiques habitants

De l’histoire qui ne sera jamais

La tienne. Passereaux et arondes

Au vertige du jeu conclu avec le temps.

Il n’y a pas de juste milieu, ni d’extrêmes d’ailleurs.

La nouvelle ne s’extrait pas du jour ni de la nuit.

Passant sous les arbres pour aller conquérir l’océan,

Tu nourris tes sens de ce que la connaissance

Envisage pour toi.

L’existence est un suicide

Et le temps la seule vie.

Ne cherche pas dans les ruines.

Il n’y a rien à glaner ici : dommage

Qu’il faille au moins travailler

Pour ne pas mourir de faim /

Dommage que ce soit l’autre

Qui paie. Sans l’autre tu n’es

Rien. Ou alors avec l’animal,

Comme à la télé. Frontières

Mises en scène pour amuser

Les enfants et ceux qui le sont

Restés. Bouge-toi pour produire

Des flux utiles à l’économie.

Seules les ondes transportent

Les signaux. Mécanique de la

Transparence. Le troupeau

Ne t’appartient pas : emprunte

Ce qui manque à ton lit de rivière

Destinée aux relations maritimes.

Bien sûr c’est agréable ces matins qui reviennent

Vêtus comme le veut la saison. L’air revigore l’impatient.

Personne dans les rues mais des fenêtres éclairent

Les gazons. Yeux miroirs des animaux. Becs à l’usure.

Pénétrer en coup de vent dans une de ces maisons

Et y prendre le plaisir si jamais il s’y trouve. Sans calcul,

Impensable. Or tu ne crois à rien. Tu ne veux même pas

Savoir. Ce que tu donnes est à vendre. Et ce que tu achètes

Ne t’appartiendra jamais. « mais où trouves-tu les mots

qui me manquent ? serais-tu fils de tes fées ? fougères

de tes errances. je ne sais plus si je t’ai épousé »

Là-haut le troupeau attend

La fin de la nuit sous les arbres.

En bas les eaux ruissellent avec

La pluie. Main arrache cresson

Au passage. Œil voit poisson

Immobile dans racines. Sexe

Exige. Qui peut deviner le soleil

Sous la Lune ? Alors que la Lune

Traverse le ciel des jours. Là-haut

L’homme est mort. Il ne reviendra

Pas. Il s’accumule en bas, dans les

Creux. Son haleine monte jusqu’ici.

L’herbe en porte la trace. La toison

Aussi. Le gigot sur le feu s’en souvient.

Les abeilles en parlent en sourdine.

Le chemin ne s’est jamais fini avant.

Il ne sert plus à rien s’il ne pose plus

Cette question de toujours. Moteur

Tronçonneuse déchire la toile tendue

À même le ciel du coup sans étoiles.

Il n’y a pas de livre pour en parler simplement.

D’ailleurs on ne parle plus ce langage depuis

Que la langue a perdu son accent : la logique

Qu’on a finalement confondue avec la raison.

Rien de plus logique pourtant que l’esprit

En proie aux folies de la fiction et du déni.

Mais tu t’en fous : c’est fini : tu as joué :

Les dés se sont immobilisés : le cornet change

De main : siffle dans le verre : regarde

Par-dessus le rideau : anneaux de la tringle.

Tu n’es plus là où tu as été : la jeunesse

S’en fout : la tienne et celle que tu ne conçois

Pas : sans cette pluie

Le dos ne se courbe pas

En allant aux commissions.

Gouttes tombent des nids

Et des génoises. Visage

Mouillé sous le parapluie.

Flaques de l’enfance dessous.

Commence par jouer puis

Apprend. Tente de retrouver

Le jeu entre les travaux. Mais

Pas facile : sexe et estomac

Exigent. Exige aussi la compagnie

Et les possibles héritiers.

Prend le temps de trinquer

Puis revient se positionner

Sur la ligne : pas de troupeau

Depuis : des bits et des mégas.

Folle ou fou raconte comment il ou elle a perdu le fil.

Romans des modes. « pourquoi ne pas se souvenir

des meilleurs moments ? qui n’a pas rêvé de repartir

pour un tour ? religion aide. saloperie aussi. mais

tu n’as jamais voulu me comprendre ! » L’un ou

l’autre écrivant et voyant le livre se parer d’un titre.

Rien de plus que Molly au travail.

Éjectant le texte elle se sent homme.

Lui aussi est un homme et il narre.

De qui sommes-nous fils ou fille ?

Ou ni l’un ni l’autre mais soi ?

Dans les hauteurs les traces de ce qui a été :

Pour le malheur des uns et les approximations

Des autres. Pollen bleu dans les ruches. Morceau

De châlit. Épars le crin sur les rebords de pierre.

Pas de brique ici. Le feu ne se signale que par la suie

Des murs. Quels meubles ont-ils abandonnés avant

De ne plus revenir ? Nous disparaissons ainsi : perdant

Le fil de la narration initiée par l’enfant. En haut la Cité

Dicte l’illustration pour ne pas disparaître sans laisser

De traces. Qui n’a pas vendu ni trouvé les moyens

De s’acheter une place au cimetière disparaît sous

Terre ou dans les bois où nous n’allons plus pour

Trouver du nouveau.

Invente sa propre tragédie

De toutes pièces ou s’inspire

De la rencontre de la douleur

Et de l’alchimie : à relire un

De ces jours mais d’un trait :

Jouant la page sur le tapis

Sans rideau ni orchestre.

Le cerveau enfin travaillé

Au virus ou à la bactérie.

Dernier moment vécu avec

Divers charmes naturels.

Spectacle donné par des nerfs.

Puis redescend avant le soir, laissant le troupeau

En haut, bâton sur l’épaule, voyant les chevaux

Sauvages le voir, immobiles mais frémissants,

La terre en pente transmet ces sourdes vibrations

De sabots, le monde vient de perdre son horizon.

Et entre la verticale et les obliques : la Lune revient

Et sa lumière irise les crinières : « n’oublie pas que

tu as un enfant » / même deux si ta joie me concerne.

Le jour éreinte les meilleurs

Et redonne les plus faibles

À la nuit. Qui se suicide après

L’échec de la représentation ?

Qui s’acharne à redonner un sens

À cette existence devenue soudain,

Le temps d’une lame de rasoir,

La vie même. « je suis votre nouveau

voisin. je n’ai pas l’habitude des femmes

mais la vôtre éclaire ma nuit

d’un jour nouveau »

Un jour tu donneras tout et personne n’en voudra.

Croire, avoir et mystifier : tu n’as jamais été alors

Que le moindre animal existe. Qu’est-ce que pour nous

Ces fleurs en bouquet ? « vous ignorez encore comment

Je me nomme : sur ma porte pourtant » / l’escalier

Ou la pente / les marches ou la terre / rives ou trottoirs/

Qui se donne la mort après l’échec du spectacle proposé

À la ville ? Qui n’y pense pas en regardant ses prés ?

« j’étais marin avant de d’ouvrir cette boutique »

Le chien se laisse caresser. Le feu comme seule

Lumière le soir. Le feu aussi de la vigne distillée avec

Soin mais pas sans compagnie. Le chien naturellement

Recherche le sommeil : sans toutefois perdre de vue

Le fil. Personne ne frappera à la porte. Un enfant gémit

Comme à l’agonie : nous n’avons jamais autant gémi

Que par les temps qui courent (modernes) / « vous

laissez votre troupeau à la nuit ? »

c’est le matin

que j’attends.

Rien de plus

Sain que le matin.

Voilà mon hygiène

En attendant

De sentir plus

Mauvais que vos

Pieds, forastero !

 

 

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