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Seriatim 2 - [in "Seriatim"]
Seriatim 2 - Ton fils. Je suis. (Patrick Cintas)

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 Article publié le 11 octobre 2020.

oOo

Ton fils.

Je suis.

 

Matin des observations tranquilles

Du littoral.

La brise sent l’immensité du possible

Benthique.

 

« Où habiteras-tu si tu quittes la maison ? »

 

Bicyclette des mers.

Rencontre des noyés

Pour la bonne cause.

Couronnes d’algues

Fleuries au chalumeau

Des vergers tropiques.

Au taquet la godille !

Ya pas d’frontière plus

Douce à traverser avec

Son nom de famille au

Front. Les coquillages

C’est au fond qu’on les

Arrache à la terre en

Fusion constante. Lave

Des îles. Dans son voilier

À moteur il donne à voir

Par fragments cadastraux.

L’eau finira par reprendre

Sa place. Méthode de calcul

Prévisionnel inconnue des

Arts de la mer. Appareille

Chaque matin, chaussé

D’espadrilles et coiffé

De paille bleue comme

Ses yeux. Qui n’a pas connu

Ulysse caressé par les vagues ?

Descend de son hôtel avec

Son sac à dos et ses carnets

À couvertures de cuir rouge

Comme le vin de ses voyages.

Ne pas aller plus loin que ce

Rivage tranquille ratissé de frais.

Avant les autres retrouver les

Clés perdues la veille avec

Un ou une inconnue. Mouettes

Muettes à cette heure. Becs

Aux chairs. L’œil en proie

Aux visions. Descend mais pas

Plus loin que d’habitude.

Recommence et retrouve.

Recule si le sable porte

D’autres traces de flânerie.

Mais si le cercle se referme

Traverse ce feu et revient

À l’endroit même où il a

Hésité : un plongeon de 10 m.

 

Je suis.

Fils de.

 

Cage de Faraday de l’aphorisme

Et des effets littéraires.

 

Pantins pas même automates

Sur le chemin rencontrés.

 

Digne d’être cité en exergue.

L’allure cléricale des anarchistes de salon.

Observant l’effet de la vaguelette

Sur le lichen des surfaces ensoleillées.

Caresse des projets d’appartements,

Loin de la seule idée de labyrinthe.

 

Je suis.

Seras-tu ?

 

Question posée au miroir

Et non pas à ces cieux ni

Aux pupazzi des vitrines.

 

Le fleuve enfin à l’heure.

Ses troncs blancs polis.

Ses toisons et ses vortex.

Cherchez l’âme là-dedans.

Peut-être une poignée

De nénuphars dénaturés.

 

La terre sous les pieds

Ondule comme un langage.

Le métal perd ses chromes.

L’écorce ses apparences perd.

Chevelure des vents contraires

Dans les amandiers déjà cueillis.

 

Fentes des portes charriées.

Pas un animal en radeau.

Ni un homme à la recherche

De ce qu’il a perdu au change.

Le fleuve brouille le littoral

Mais l’épave demeure

Ce qu’elle a toujours été.

 

Je suis.

Les fils.

 

Ricochets inexplicables.

L’homme pense que « quelqu’un »

Tire les ficelles / et la femme ouvre

Ses cuisses / l’enfant trouve de quoi

Alimenter son désir de chair à l’école.

 

« et si je n’étais… »

La question : mourir.

Mais comment si

La guerre s’éloigne

Avec ses poètes

Et ses muses violées ?

 

Si je n’étais que moi…

Pas même une hypothèse…

Tronc blanc et poli des fleuves

De la fin de l’été…

Toison blanche et soyeuse

Des cadavres charriés…

Été persistant des feuilles…

Désert à la porte…

Gouttes d’or du Sahara

À cueillir au vol avec

Le chant de ses oiseaux

Lointains… si je ne suis

Que cela : fils et rien d’autre…

 

« vous reconnaîtrez le moulin à sa porte »

Suit des yeux la toison ou ce qui y ressemble.

Sur les hauteurs les silhouettes immobiles.

La terre s’effrite dans les racines, pluie fine

Des poussières comme devant le rideau

Un jour de parade / « où est l’Histoire

dont me parlait mon père ? » / Court avant

Les autres / le littoral écume / l’orage

Des montagnes et le clair horizon / « sais-tu

d’où tu viens ? » / la porte du moulin sans

Nom depuis longtemps / rien ne remplacera

Le nom / tu ne sauras jamais pourquoi /

Les pantins des rivages débitent des sutras

/ prières et évidences selon eux / « je suis »

« ouvre tes cuisses et toi obéis ! » / plancton

Nourricier des familles littorales avec fleuve

Une fois par an en cru dévalant le lit avec

Ses rivières et ses habitants / « nous ne

saurons pas » / des touristes ramassent

Le bois blanc et poli de l’été / hiver en vue

Aux cheminées ludiques / « ne jette jamais

ta ligne dans ces eaux : des fois le cadavre

revient hanter nos mémoires » / là-haut,

Le château frémit derrière ses cyprès noirs

/ les mains en visières sont aussi noires /

« c’est le monde, fils » / mais l’existence

Survit-elle à la vie ? / chambre sourde

Désormais : « vous reconnaîtrez la porte :

celle de votre enfance avec les vôtres/ »

 

Ni refrain ni principe.

Le jambon pend toujours

Au plafond / le couteau

De l’ouvrier a perdu

Son manche et la rouille

Perdu le fil / table nue

Sans miettes / le banc

A perdu sa patine / blanc

Perdu le bleu / pantins

Des lois au cadran /

De loin la voie ferrée

A perdu son sens /

Trop de sentences

Aux lèvres chaque jour

Que la nuit crache

Au visage de ces poupées

Vides de mécanique.

 

Au bois nous n’irons plus

Cueillir la rime et sa chanson.

 

Je suis.

Fils. Loi

Du père.

 

Pelletées de ville et de campagne

Sur le fumier des commencements.

Le matin va observer des varechs.

En imagine les personnages et se voit

En romancier dans la vitrine des vagues.

Il ne trouve pas la porte faute de signes.

Ne distingue pas la ruine de ce qu’elle a été.

Franchit des dunes et des parapets, des roches

Empruntées au fleuve des fins d’été, la pluie

Cisèle le sable.

Répand enfin sa semence.

 

Fils je.

 

Écrit pour la télé . . . vision.

Pour le drame bourgeois.

Pour l’édification des os.

Pour une messe en ut majeur.

Avec passion racinienne et

Comique cornélien / cherche

La trace à laisser dans la bouche.

 

Fils tu.

 

Fuit avec la lumière le soir

Et revient avec elle à l’heure

Prévue par les éphémérides

En vigueur / ne peut pas

Ne pas croire

Au moins en son art.

 

Nous seuls.

La journée

Comme loi.

 

La nuit il abandonne la partie

Et laisse son cerveau aux buissons.

Ne joue plus avec les autres.

Dérive comme épave ensoleillée.

Se prend des fois pour Ulysse

Si un rivage tient ses promesses.

Le réveil est aussi une illusion.

 

« tu ne sais pas rêver /

Viens que je te montre /

Là : imagine mon personnage

Ou mon cadavre : habite-le.

Lève ton verre aux patrons ! »

 

Ne voit pas que c’est un signe

Et passe son chemin / la porte

Battue par le vent comme en

Cage / ruines de l’Histoire plus

Loin : avec panneau explicatif

Résistant aux intempéries selon

Le fournisseur agréé par l’État.

 

Arrache ces poils un à un.

Frotte ta chair contre la chair.

Goûte à la volatilité des formes.

Humecte les lèvres proposées.

Le premier chœur est aussi

Le premier épisode : fils de.

 

 

 

 

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