Oisive, elle l’était
inutile peut-être
sauf pour l’amour
et encore !
au moment de l’amour
et seulement à ce moment.
Elle allait d’un pas pressé
entre les pins saignant leur sève
L’oiseau la suivit
il volait
il ne volait pas
on s’en fout
d’ailleurs les poissons ne volent pas
sauf les poissons-volants
qui sont des oiseaux.
Elle entra dans la maison
abandonna son peignoir sur un guéridon
il entra avec elle
d’un coup d’aile
et se posa sur le rebord d’une fenêtre
un vent léger agita ses plumes
elle disparut dans l’escalier
et il écouta le bruit de la douche
Tout allait bien maintenant
il avait l’esprit tranquille
de la fenêtre il pouvait voir
la nuit absorber les pins
la nuit avancer dans le jardin
vers la maison se glissant
effaçant le jet d’eau du bassin
et le bassin disparu
approchant des rosiers
qu’il avait taillés ce matin