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 Article publié le 12 septembre 2021.

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  Notes de lecture furtive par Jean-Michel Guyot

« La littérature, c’est l’exact inverse du néant ". S.P

« Le quotidien, c’est la survie ; la littérature, c’est la vie ». S.P

« Parier sur un écrivain, c’est parier sur un outsider ". S.P

 

L’ontologie apparaît peu à peu à partir de la page blanche, dans cet espace vierge où pour l’instant il n’y a rien, absolument rien. La spatialité des mots, bientôt, œuvrera à plein régime. Oui, le surgissement du noir et de ses agencements signifie que le monde jette sa gourme dans la littérature. Les formes narratives donnent corps à la virginité de l’espace-temps. Et le rectangle de se multiplier, à l’envi, jusqu’à ce que l’intentionnalité s’achève, provisoirement.

Simultanément, s’est produit une opération analogue en bien des points dans l’espace pictural : un tableau de maître est né.

Nul ne sait à l’avance, pas même le créateur, quel monde surgira au sein de cette figure géométrique immaculée.

*

A travers de courts textes le plus souvent ramassés, toujours percutants, Stéphane Pucheu nous livre sa conception de la littérature, en éclaire les enjeux ontologiques, existentiels et ludiques.

Parallèlement à ces écrits théoriques mais vifs, on peut le suivre dans ses récits qui semblent inlassablement se vouer à l’exploration méthodique et raisonnée, folle de-par le fait, des rapports qui peuvent s’imposer dans la vie d’un homme et d’une femme, rapports sujets à d’innombrables variations jamais exemptes d’un érotisme pleinement assumé.

Il faudra dire un jour ce qu’il en est de l’humain dans sa littérature, de la place qu’occupe le non-disant de cette lente et méthodique exploration de la condition humaine, sans doute une soif inextinguible de vivre en profondeur ce qui s’offre de plus bas, de plus trivial, de plus sublime, de plus dévergondé aussi dans l’espace-temps d’une littérature qui se veut, entre le monde et nous, l’interface jouissive, la mince cloison de papier d’une demeure japonaise où s’y déroule l’inavouable donné à voir et à entendre comme en ombres chinoises.

La spatialité y est reine. La géométrie tout en souplesse dessinée par son auteur dépasse le cadre de l’opposition traditionnellement admise entre une abstraction réputée desséchante et une sensualité retenue ou débridée.

Ce simple extrait d’Esthétique de l’attente en témoigne et fascine :

L’interaction masculin/féminin prend le temps de se développer au travers de l’échange et de la distance, l’instinct et la vision se concertant pour aller plus avant, oui, pour emprunter cette voie où les sémaphores deviennent de plus en plus fréquents et sûrs, délivrant les notions de rectitude, d’envie, de confiance ou encore de défi, oui, jusqu’à ce que l’agrégation des deux intentions prenne forme, définitivement, donnant toute latitude à l’expansion du sentiment amoureux.


Le frottement réciproque des protéines - cylindre et réceptacle - dure longtemps, dans un temps plastique, linéaire, subjectif... jusqu’à l’avènement de l’extase matérielle.


Fusion du destin...

On peut aussi s’en convaincre en lisant in extenso Audrey, modèle-Book.fr.

A ce grand jeu, le monde est perdant, la littérature gagnante.

Une réconciliation du vaincu et de cette invicta qu’est la littérature sera possible quelque jour, lorsqu’enfin le talent de cet écrivain tout à fait singulier sera reconnu à sa juste valeur.

En témoigne cet extrait tout à fait délicieux durant lequel une abstraction échevelée s’emmêle autour d’une intention érotique d’une folle intensité.

La matérialité la plus drue, la plus vive, la plus extensive y prend un bain de mots, comme si, en visite dans les Thermes de Caracalla à l’époque romaine apparemment chère à l’auteur, nous déambulions d’un bain chaud à un bain froid et vice-versa :

Les tissus d’agrumes ne sont pas définitivement aboutis ou achevés, pas encore. Il faut attendre que leur compacité, que leur resserrement intrinsèque gagne en distension et en chaleur de ton pour que se diffuse un volume juteux suffisant, autorisant alors une dissection à point nommée qui seule permet, soutenue par la constance d’une basse température, une déflagration dégustative palatiale unique dont l’intensité ne sera jamais renouvelée...

 

Jean-Michel Guyot

5 août 2022

 


 

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